Isabelle
Durant, Vice-Première Ministre du Royaume de Belgique et Ministre
de la Mobilité et des Transports dans le Gouvernement belge, membre
du parti écologiste, était présente à Grenoble
le 31 octobre 2000 et a participeré à un débat public
à la Maison du Tourisme à 20h30.
Cette visite et ce débat doivent apporter un éclairage différent, plus européen en quelque sorte, sur les questions qui se posent à Grenoble et à la région grenobloise avant les grandes échéances de l'année 2001. La confrontation de nos approches grenoblo-grenobloises avec celles d'Isabelle Durant sera intéressante à plus d'un titre.
Tout d'abord, Isabelle Durant vient d'un pays proche de la France et pourtant si méconnu de nous qui, en quelques années, a connu de profondes transformations économiques, sociales, culturelles et politiques en devenant un pays fédéral, communautaire, très décentralisé au coeur des mutations européennes, une vraie curiosité pour notre pays unitaire, centralisé qui s'effraie des moindres libertés concédées aux échelons territoriaux locaux. Au sein du Gouvernement belge, Isabelle Durant joue un rôle clé dans la conduite des politiques publiques. Elle a joué un rôle essentiel dans la résolution du conflit des transporteurs du début de l'automne 2000.
Aux élections fédérales et régionales de 1999, après bien des soubresauts politiques (corruptions au sein du parti social chrétien au pouvoir depuis l'après guerre sans discontinuer et du parti socialiste, affaire Dutroux et Marche Blanche, affaire de la dioxine) dans lesquels les écologistes ont été les rares à prendre position publiquement et à se situer à la tête des manifestations, les électeurs belges ont décidé de leur apporter leurs voix tant en régions wallonne et bruxelloise qu'en région flamande, au niveau fédéral et régional (18% des voix en moyenne). Ainsi, les écologistes sont entrés dans tous les exécutifs (sauf en région bruxelloise) tout particulièrement au niveau fédéral dans une "coalition pourpre" composée d'écologistes, de socialistes et de libéraux.
Plus
récemment aux élections locales d'octobre 2000, les écologistes
ont confirmé et amplifié leurs succès (atteignant
jusqu'à 30% dans certaines communes) en entrant dans de nombreux
exécutifs locaux (11 sur les 19 communes de la Région bruxelloise,
dans une trentaine sur les 162 communes de la Région wallonne). Pour
la première fois les écologistes décrochent des responsabilités
de bourgmestres (l'équivalent de nos maires).
Ces résultats sont la conséquence des circonstances bien sûr, mais aussi et surtout, il faut le souligner, d'un profond travail réflexif et militant conduit par les écologistes dans une relation quotidienne avec la société civile belge, travail qui a abouti en 1998 à la tenue des Etats Généraux de l'Ecologie Politique qui ont permis d'élaborer un programme politique véritablement en phase avec les attentes des citoyens.
Cette situation est le résultat d'un travail de plusieurs années mené par une équipe animée par Isabelle Durant, alors Secrétaire fédérale du parti Ecolo et membre du Bureau fédéral Ecolo-Agalev (parti écologiste flamand). C'est aussi le résultat d'une approche non politicienne de la politique conduite et animée par une professionnelle qui a fait ses armes dans l'enseignement, avant de devenir coordinatrice d'une ZEP dans un des quartiers le plus défavorisé d'Anderlecht (Cureghem), puis responsable de la politique de la revitalisation des quartiers en crise.
C'est enfin, et c'est peut-être le plus important pour nous, écologistes qui nous battons contre toutes les discriminations et pour l'égalité des hommes et des femmes, le résultat de la volonté d'une femme engagée en politique, avec tout ce que cela suppose de contraintes, au quotidien, dans la vie privée et dans la vie publique.
Le 31 octobre, c'était halooween...
De tout cela nous avons débattu le 31 octobre, à partir de 20h30 à la Maison du Tourisme, pour favoriser le développement de l'écologie urbaine solidaire pour Grenoble et son agglomération. Une occasion de sortir de nos débats franco-français et d'accéder à un peu de culture européenne avec l'aide des écologistes belges. A l'évidence ce n'est pas le plus mauvais des chemins.
