Tract diffusé par l'ADES lors du conseil municipal du 24 juin 2002

Pérenniser et développer les centres de santé

Le 24 juin 2002, le Conseil municipal doit se prononcer pour l'octroi d'une subvention exceptionnelle permettant à l'Association de Gestion des Centres de Santé de Grenoble AGECSA d'équilibrer son budget 2002.

Cette décision est un geste important et nécessaire mais ne règle pas la question du maintien et du développement à moyen et long terme de ces centres.

L'action des centres de santé est essentielle dans la politique de santé publique et la politique sociale à Grenoble car ils assurent des missions irremplaçables tant au niveau de la prévention, l'accès aux soins pour tous sans ségrégation, ils participent activement au maintien du lien social dans les quartiers et à l'éducation pour la santé, plus de 30% des patients relèvent le la CMU et enfin ils pallient l'absence de médecine libérale dans certains secteurs ainsi que de cabinets dentaires.

Depuis qu'ils existent, ils ont toujours été confrontés à des problèmes financiers, qui proviennent pour une grande part du fait qu'ils n'étaient pas reconnus par la caisse de Sécurité sociale et n'avait donc pas tous les mêmes avantages que les médecins libéraux(médecins référents, aide à l'informatisation).

Le gouvernement de gauche avait entamé tardivement une démarche de reconnaissance et les décrets sont toujours attendus ainsi qu'une contractualisation prévue pour 2003, espérons que le changement de gouvernement n'arrêtera pas cette démarche.

La Ville de Grenoble se doit de défendre et promouvoir les centres de santé et agir pour que toutes les institutions intéressées à la politique de santé publique y apporte un soutien ferme et définitif. De ce point de vue il faut arrêter de distiller des subventions par doses homéopathiques et donner aux centres de santé une pérennité financière qu'ils n'ont jamais eu. De ce point de vue le versement de la totalité de la subvention de 137 000 Eur s'impose dès juillet 2002 et le Conseil Général doit lui aussi faire le même effort rapidement.

Jusqu'à présent les solutions n'étaient que ponctuelles. Il faut sortir de ce bricolage qui insatisfait tout le monde : les professionnels, les usagers, les gestionnaires et les collectivités publiques.

De son coté l'AGECSA, sous la présidence de l'adjointe à la Santé Mme M. Girod de l'Ain, a fait un effort méritoire de remise à plat du dossier : le remplacement de la direction administrative et la mise en place d'un groupe technique permet un changement positif dans le dialogue social, la mise en place des 35 heures, un effort d'amélioration de la productivité et de nouvelles missions sont envisagées comme la médecine d'urgence de proximité.

Il reste que le conseil d'administration de l'AGECSA doit cesser d'être le lieu d'affrontements stériles et doit remplir son rôle de fixer les priorités, de ce point de vue l'intégration de représentants du CHU, de la DASS et du CCAS est positif. La nouvelle direction devra jouer le rôle d'interface entre le conseil d'administration et l'association et faire disparaître la méfiance et la défiance qui ont existé ces derniers mois.

Les dernières élections ont amplement démontré que les politiques de proximité notamment au niveau des plus démunis devenaient des exigences prioritaires pour lutter contre la société à deux vitesses, il est de la responsabilité de la majorité municipale et celle du conseil général de les développer de toute urgence, les centres de santé en sont un élément précieux car ils remplissent très bien leurs missions et cela doit être reconnu fortement. Ce type d'intervention devrait être aussi développé à l'échelle de l'agglomération dans le cadre de la compétence de la Ville et de la Métro.