Un plan de déplacements pour
une agglomération plus solidaire, plus écologique, plus vivable
Les propositions des élus
ADES
Des priorités claires
Quelle agglomération voulons-nous ? une agglomération plus solidaire, plus vivable
pour tous ses habitants : nous refusons un schéma qui accentuerait
le clivage entre centre-ville et périphérie, où l'amélioration
éventuelle pour les habitants de Grenoble-centre se ferait aux dépends
des habitants des banlieues. Nous devons penser une agglomération
à plusieurs centres, et rompre avec le tout-automobile individualiste,
pour une approche plus solidaire des déplacements avec les transports
en commun.
Il n'y a pas d'argent pour tout faire : autoroutes
et transports en commun ; alors décidons de mettre les crédits
sur les modes alternatifs à la voiture.
Pas de crédits publics pour le tunnel autoroutier
sous la Bastille !
Quelques constats :
- toute infrastructure routière génère
à terme davantage de trafic qu'elle ne peut en écouler.
- de même, toute nouvelle infrastructure
de transports en commun, ou amélioration de l'offre existante, attire
de nouveaux usagers.
- les transports en automobiles et camions sont
reconnus comme la première source de pollution en ville ; ses conséquences
sur notre santé sont maintenant connues et quantifiées.
- les citoyens sont prêts à changer
leur comportement en matière de déplacements.
- à travers le plan de déplacements
urbains, ce sont des choix cruciaux d'agglomération et de société
qui se dessinent.
- en leur état actuel, les deux études
de la Métro ne permettent pas de répondre à la question
fondamentale : le tunnel est-il utile, voire indispensable dans l'immédiat,
ou au contraire inutile, voire néfaste ?
Des propositions cohérentes pour une organisation
d'agglomération durable
Pour les transports publics urbains :
- La ligne C de tramway doit être réalisée
en priorité, dès que les extensions décidées
(Europole, Gières) auront été achevées. La
ligne A doit être prolongée jusqu'au Canton et à Sassenage
(Air Liquide). La ligne B doit être prolongée au Polygone.
Il est aussi possible de créer des lignes nouvelles sans infrastructures
supplémentaires, Grand-Place-Universités par exemple. Pour
la ligne C, nous proposons de privilégier une extension vers Meylan,
ce qui renforcerait le maillage du réseau.
- Il est indispensable d'améliorer fortement
la qualité du service des transports en commun. La redynamisation
des lignes de bus doit être poursuivie. Les transports en commun
doivent avoir la priorité à tous les carrefours (c'est parce
que leur vitesse a baissé que leur fréquentation a diminué
d'environ 5% depuis 3 ans). Il faut aussi généraliser les
bus de soirée (Noctibus) à l'ensemble de la semaine, et améliorer
les cadences.
- Proposons enfin un billet unique, valable pour
la SNCF, les VFD et la SEMITAG.
Pour les transports publics périurbains
:
Le
train-tram : l'exemple convaincant de Karlsruhe
(Allemagne) est très encourageant. Nous proposons que soit étudié
sérieusement un réseau de train-tram, interconnecté
sur les 3 branches de l'Y grenoblois. Le train-tram, qui circule à
la fois sur les rails du tram et du train, permettrait une desserte rapide
et efficace des banlieues. Les voyageurs pourraient par exemple aller en
tram du Grésivaudan aux stations du centre ville de Grenoble, et
continuer vers Rives ou Vif, sans changer de rame ! C'est un moyen de transport
rapide, confortable et performant, qui inciterait de nombreux habitants
à ne pas prendre leur voiture. Nous proposons de commencer par une
ligne du nord-ouest ayant son terminus à Tullins. Puis, Vif, Vizille,
Crolles...
Pour la circulation à vélo et à
pied :
50% des déplacements se font sur moins de
3 kilomètres : c'est une distance parfaitement adaptée aux
modes doux, vélo et marche à pied (et les pots catalytiques
ne commencent à être efficaces qu'au-delà de cette distance).
Nos propositions :
- Créer un véritable réseau
cyclable sur toute l'agglomération, avec des passerelles pour franchir
des obstacles tels que les rivières et les voies autoroutières.
- Installer de nombreux espaces pour le stationnement
sécurisé des cycles, en priorité sur tous les lieux
publics et les grandes surfaces commerciales ; rendre obligatoires des
stationnements sécurisés pour les vélos dans tous
les habitats collectifs.
- Multiplier les Zones 30 dans les quartiers, pour
une meilleure qualité de vie et une meilleure sécurité
pour les piétons et cyclistes.
- Libérer les trottoirs envahis par le stationnement
; sécuriser les traversées piétonnes et systématiser
les abaissements de trottoir pour les personnes handicapées, les
poussettes, etc..
Pour la cohérence des politiques d'urbanisme
et de déplacements :
- imposer que chaque projet de nouvelle Zone d'activité
comporte une bonne desserte par les transports en commun et en vélo
; pour les Zones existantes, créer ces dessertes ou les améliorer.
- Privilégier des "villes aux distances
courtes", en développant les services de proximité (administrations
et commerces). Cette politique est à définir dans le cadre
de la révision du Schéma directeur de la région grenobloise.
Et pour ce qui concerne les déplacements
en voiture individuelle :
- Construire des parkings relais en périphérie
d'agglomération, notamment près des gares, et réduire
les places de stationnement au centre ville à mesure que ces parkings
seront mis en place.
- Prévoir des tarifs de stationnement privilégiant
les habitants.
- Réaménager les principales artères
urbaines, en y réduisant la circulation automobile. Il est possible
de réduire le trafic sur les grands axes du centre-ville, en reportant
une part de ce trafic sur les axes autoroutiers, sans mettre en oeuvre
à court et moyent terme le tunnel sous la Bastille.
- Encourager le changement de comportement des
citoyens : développer une "éducation" aux déplacements
durables, pour le grand public, les scolaires, les entreprises ; inciter
les salariés à se déplacer autrement, en favorisant
le covoiturage et en établissant avec les entreprises et les administrations
une politique de transports en cohérence avec le plan de déplacements
urbains.
Nous proposons que soit élaboré
un nouveau scénario 1 , qui prévoie en priorité la mise en oeuvre
effective de toutes les mesures décrites ci-dessus.
Nous demandons la réalisation d'une
contre-expertise sur ce projet de tunnel, portant essentiellement sur les
aspects de coût et de faisabilité technique.
Les habitants doivent être associés
à l'élaboration de ce projet. Nous proposons que la Métro organise une consultation
électorale.
Michel
Gilbert et Jean-Édouard Mazille
1
Voir sur le site de l'ADTC,
rubrique "déplacements janvier 1999", le "scénario
C" élaboré par le Collectif 3D