Tunnel : les vrais risques

Un tunnel au coût démesuré

Les deux scénarios d'aménagement ont dû respecter un budget de 6 milliards de francs. Le coût du tunnel-TEO (2,5 milliards selon l'étude Transitec) paraît sous-estimé dans le projet B : les échangeurs de la rocade nord et la traversée souterraine de la presqu'île sont-ils intégrés ? Par ailleurs, tous les travaux souterrains (TEO à Lyon, Meteor et Eole à Paris, tunnel de Toulon, parking de la place de Verdun...) coûtent plus chers que prévu, en raison notamment d'imprévus géologiques et hydrologiques. Le coût réel serait plutôt l'ordre de 3 milliards de francs, soit 30 années de dépenses d'équipement de la commune de Grenoble ! A lui seul, il risque d'absorber une très grande part du budget au détriment des transports publics : ce qui remettrait en cause la cohérence et la réussite du projet.

Une incitation à habiter plus loin

Les déplacements quotidiens à longue distance sont déjà facilités par les axes autoroutiers existants (A41, A48, et déjà A51). La rocade nord jouerait inévitablement le même rôle, avec pour résultat une extension de zones urbanisées ingérables, et peuplées d'habitants captifs de leur voiture. Le scénario avec tunnel se préoccupe davantage de la qualité de vie dans le centre de Grenoble qu'en banlieue et la périphérie est abandonnée à l'automobile.

Le tunnel serait probablement saturé très rapidement

Les grandes voiries urbaines induisent toujours des déplacements nouveaux à courte et longue distance : pourquoi le tunnel grenoblois ferait-il exception ? (rappelons-nous que les grands boulevards devaient être désaturés par la rocade sud...).

Contrairement à ce que prévoit l'étude B (Transitec) sur la hausse de fréquentation des transports en commun, le tunnel serait très certainement ressenti comme un encouragement à l'usage de la voiture. Le risque de saturation de l'anneau autoroutier serait encore plus grand.

Trafic accru, pollution aggravée : c'est exactement le contraire de ce que l'on recherche !

Le trafic de transit

Grenoble n'est pas isolée du reste de la région ni de la France : notre ville a une position géographique de carrefour de passage. Le tunnel risque d'attirer ce trafic de transit à travers la cuvette grenobloise, et d'y augmenter la congestion et la pollution atmosphérique et sonore, sans profit pour l'économie locale.