Deux scénarios très
insuffisants, incomparables
Scénario A (sans tunnel)
Ce scénario contient des idées très
intéressantes, et des suggestions originales (réutilisation
de l'ancienne voie ferrée de Chambéry, par exemple).
Malheureusement, l'étude reste très
imprécise sur les moyens mis en oeuvre, et les résultas attendus
sur les différents trafics.
- les propositions pour les transports en commun,
intéressantes à long terme, sont irréalistes à
l'horizon 2010, et inutilement coûteuses (tramway sur des zones peu
peuplées, fréquence 10 minutes pour le Superlazer).
La qualité du service de ces transports n'est pas étudiée
: ni la tarification, ni le billet unique, ni la vitesse, ni la fréquence...
Il n'y a pas que les infrastructures qui comptent !
- les banlieues de l'agglomération sont
oubliées : la solution possible du train-tram
n'est même pas évoquée ; la complémentarité
train-bicyclette (voir lesPays-Bas) est ignorée, de même que
les transports d'entreprise par exemple.
- le vélo, presque totalement oublié,
n'est pas considéré comme une alternative crédible
à la voiture. Les exemples de Genève et Strasbourg montrent
pourtant les résultats, à coût modique, d'une politique
volontariste.
La version actuelle de ce scénario, présentée
très tôt, n'a pas été améliorée
ni par les auteurs, ni par d'autres experts, contrairement à la demande
unanime du jury.
Scénario B (avec tunnel)
Si la qualité technique de l'étude
est incontestable, les lacunes et les risques de ce scénario sont
réels, et graves.
- Comme pour le scénario A, les possibilités
du train-tram et celles du vélo ne sont pas sérieusement
explorées.
Mais ce scénario présente aussi des
risques majeurs, non maîtrisés :
- le coût du tunnel, un élément-clé,
n'a fait l'objet d'aucune contre-expertise depuis la remise de l'étude
en mars 1998.
- la saturation possible (probable ?) du tunnel
n'est pas évoquée.
La hausse de fréquentation des transports publics est surestimée
(les chiffres extraordinairement otpimistes avancés d'abord ont
été cependant rectifiés à la baisse...).
Surtout, un des résultats à peu près certain de ce
scénario serait d'inciter beaucoup plus de gens à habiter
hors de l'agglomération, donc à rouler encore plus en voiture.
Les conclusions de l'étude seraient alors invalidées : les
objectifs de réduction de la circulation automobile ne seraient
pas atteints.
- quelles sont les garanties de la réalisation
des mesures proposées pour contenir la circulation automobile ?
Aucune précision ...
Jean-Édouard
Mazille