Le lundi 29 septembre à la maison du tourisme, l'ADES proposait aux Grenoblois un débat sur le projet Isergie de cogénération électricité chaleur (cf.Le Rouge & le Vert n°59, p 4).
Alors que ce dossier avait été initié dès 1993 par l'ancienne municipalité (qui voulait lancer un monstre de 125 MWélectriques), jamais cette affaire n'avait quitté les cabinets feutrés des experts ou de quelques initiés. Ce débat sur un investissement de plus de 150 millions de francs devant fonctionner pendant 25 ou 30 ans fut donc une première ! Il nous faut remercier les représentants d'Isergie 1, des SEM 2 Compagnie de chauffage et GEG 3 qui ont accepté d'y participer.
Une première partie d'information sur le projet proposé par la Ville (une usine de 25 MW électriques) a montré qu'il peut être intéressant à Grenoble d'utiliser une turbine à gaz pour faire en même temps de la chaleur et de l'électricité non nucléaire : le réseau de chauffage urbain a besoin de diversifier ses sources de production, la puissance proposée est bien adaptée et permet de substituer à des combustibles polluants le gaz moins nocif... Ce projet de maîtrise publique locale est en outre intéressant dans un contexte de construction européenne qui va battre en brèche le monopole d'EDF.
Le débat a fait ressortir des aspects restant à creuser, notamment avoir une étude d'impact très précise sur l'émission des oxydes d'azote, car le combat contre la pollution atmosphérique est une priorité. Reste également a étudier des solutions sans Isergie, par exemple le remplacement de la centrale au fuel (très polluante) du CENG 4 par une chaudière à gaz.
Le débat est lancé, il doit se poursuivre. Pour leur part l'ADES et ses élus ont fait leur travail, démontrant une fois de plus que les citoyens sont des adultes et qu'ils doivent participer à la réflexion en amont des décisions.