Rgulirement, chaque nouveau Gouvernement promet une rforme profonde et recule devant la difficult. Depuis des dizaines dâannes, on assiste des retouches minimes qui ne changent rien au problme.
La rcente rforme de la taxe professionnelle a permis de changer les bases de calcul et de moins pnaliser lâemploi. Ce nâest certes pas la panace, mais il y a une petite avance.
Pour tous ceux qui veulent dfendre le service public, il est essentiel dâarriver enfin rformer en profondeur la fiscalit locale, tellement injuste quâelle se paralyse elle-mme. |
Par contre pour les impts mnages, taxe dâhabitation et taxe foncire, câest lâimmobilisme le plus
total.
Pourtant en 1990 une loi a t vote pour transformer le mode de calcul des bases locatives, elle nâa jamais t applique. Elle revenait considrer comme base de calcul la surface relle du logement, en abandonnant la surface corrige, ce qui avait pour consquence que les appartements des quartiers sud de Grenoble, plus rcents, avaient une surface corrige plus importante que les appartements anciens du centre ville. La mise en place de cette rforme aurait t une amlioration, notamment pour les HLM, mais elle aurait t encore insuffisante car la valeur locative aurait continu ne pas tenir compte du march rel de
lâimmobilier.
Il semble assez juste que la taxe foncire (paye par le propritaire) soit calcule partir dâune valeur locative relle, car il sâagit dâun patrimoine. Il faudrait alors rviser les bases locatives pour tenir compte de la ralit du march de lâimmobilier, afin de taxer la valeur relle du patrimoine. Une mthode simple pourrait tre dâenregistrer lâestimation de la valeur du patrimoine dclare par le propritaire, cette valeur servirait de base pour lâimposition sur les plus values en cas de vente ou pour les hritages, ce qui viterait des valuations
fantaisistes.
Par contre, la taxe dâhabitation devrait tre fonde sur dâautres bases si on veut respecter le droit au logement pour tous. Elle devrait chapper aux lois du march de lâimmobilier, et tre fonde sur les ressources relles des mnages occupant le logement. La taxe dâhabitation est lâimpt local par excellence, puisque câest lâhabitant rel qui la paye. Il sâagit de la participation directe du citoyen lâadministration locale, elle devrait tre proportionne ses capacits contributives et donc ses revenus rels.
Aussi il nous semble beaucoup plus juste de supprimer la taxe dâhabitation et de crer, comme le propose M. Dosire dput de lâAisne, une contribution locale gnralise assise sur le revenu. On pourrait aussi rendre cette contribution progressive par rapport aux revenus. Les services fiscaux disposent de tous les lments pour mettre en place une telle contribution. Le conseil municipal aurait alors un taux voter et la contribution de chacun serait proportionne ses revenus : lâimpt local deviendrait un outil pour la solidarit.
Les propositions gouvernementales dâabaisser simplement la taxe dâhabitation ne rpondent en rien au problme, il sâagit dâune mesure purement lectoraliste, comme celle qui consisterait diminuer lâimpt sur le revenu qui est le seul impt progressif, et donc celui qui participe le plus la solidarit. La suppression pure et simple enlverait aux collectivits la possibilit dâagir elles-mmes sur leurs ressources, et donnerait lâEtat un contrle encore plus troit sur les finances
locales.
Il est important de se positionner dans les dbats au niveau national entre les tenants du moins dâimpts -donc moins de service public- et ceux qui dfendent les outils indispensables une politique efficace de solidarit. Nous sommes videmment au cot de ces derniers. Il serait aussi intressant que la majorit municipale donne son point de vue sur ce sujet.
V. C.