A Grenoble et dans l'agglomération
Risques majeurs 
Fin septembre 2001 : l'usine AZF (groupe Total-Fina-Elf) explose en
plein Toulouse. Des morts, des blessés, des dégâts considérables...
Au-delà de l'inquiétude due à la possible transposition
de ce scénario sur notre région, cet accident condamne une
fois de plus le modèle économique dans lequel certains s'obstinent
à nous faire vivre.
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Aujourd'hui, dans l'agglomération et dans des communes proches, il
existe plusieurs installations Seveso : Rhodia et Enichem Élastomères
France à Pont-de-Claix, Elf Atochem Oxysynthèse à Jarrie
et à Brignoud, Sobegal à Domène. Ces sites sont astreints
à un Plan particulier d'intervention (PPI) et à des restrictions
à l'urbanisme. A Grenoble, deux installations nucléaires sont
astreintes à un PPI : le C.E.A. et l'Institut Laue Langevin
(recherche fondamentale).
Notre élu Pierre Kermen, deuxième adjoint de la Ville de
Grenoble, délégué à l'environnement, a
publié le 29 septembre 2001 un communiqué pour demander
que le Préfet de l'Isère et les maires de l'agglomération
organisent une réunion publique d'information sur les risques technologiques
majeurs. Nous attendons toujours...
L'ADES et ses élus, Raymond Avrillier et Vincent Fristot, ont
tenu une conférence de presse le 2 octobre sur les risques
majeurs dans l'agglomération, dont voici la substantifique moëlle.
Petit inventaire à la Prévert des risques sur l'agglomération...
  - les transports de matières dangereuses (par camions, wagons
  ou canalisations traversant l'agglomération) ne font pas l'objet
  de plans particuliers ni d'information des populations ;
  
 - aucune actualisation de l'information des populations concernées
  par des risques technologiques majeurs n'a été réalisée
  depuis plus de trois ans, pas même dans les établissements
  scolaires ;
  
 - différents sites à risques ne disposent d'aucun plan
  d'évacuation des personnels ;
  
 - aucune étude n'a été réalisée sur
  un possible effet "domino" entre installations proches (y compris
  avec les risques naturels majeurs).
  Il n'est pas acceptable qu'en 2001 des salariés et des riverains
  soient exposés à des risques industriels majeurs. Du fait
  d'une urbanisation non maîtrisée, trop souvent les sites classés
  Seveso (plusieurs milliers en France) sont implantés dans les villes,
  généralement à proximité immédiate de
  quartiers populaires. A Grenoble, les quartiers de la politique de la ville
  seraient en première ligne en cas d'accident grave, directement
  sous l'effet de souffle et d'incendie (voir en particulier la menace Pont
  de Claix-Jarrie, cf. carte). Cependant, et contrairement à Toulouse,
  une telle catastrophe dégagerait des fumées nocives dont
  pourrait "bénéficier" toute la cuvette, faisant
  fi de toute distinction sociale !
  Il est urgent de réviser les politiques publiques en faisant prévaloir
  le principe de précaution sur celui de la recherche du profit ou
  de la passivité politico-administrative :
   - Arrêt de toute urbanisation dans les zones à risques industriels
  aussi bien que naturels ;
  
 - Renforcement du dispositif de surveillance des installations classées,
  notamment par le doublement du nombre d'inspecteurs en charge de ces usines,
  ainsi que l'octroi d'un statut protégeant leur indépendance
  comme celui des inspecteurs du travail (ils dépendent actuellement
  de la préfecture), un diagnostic systématique de la conformité
  des installations aux règlements en vigueur, leur mise aux normes
  le cas échéant, l'arrêt de toute installation dont
  la dangerosité serait avérée à l'issue de ces
  contrôles ;
  
 - Multiplication des exercices de simulation d'accidents, notamment dans
  les écoles et sur les lieux de travail ;
  
 - Mise en oeuvre d'un programme national d'éloignement des sites
  Seveso par rapport aux régions densément peuplées
  ;
  
 - Développement des compétences des Comités d'Hygiène
  Sécurité Conditions de Travail (CHSCT) afin d'assurer la
  sécurité à partir de l'intérieur des installations,
  par les salariés eux-mêmes qui sont les premiers concernés
  ;
  
 - Arrêt de la politique d'externalisation auprès de sous-traitants,
  d'intérimaires, des fonctions d'entretien et de maintenance des
  sites classés, politique qui favorise la dégradation des
  conditions d'emploi et de travail et à terme, la sécurité
  des installations ;
  
 - Retour à une politique d'emploi de pompiers professionnels sur
  les sites Seveso.
 
L'échec du modèle productiviste sur lequel fonctionne notre
société est patent (cf. le "tout camion" et les
tunnels du Mont Blanc et du St Gothard, la mal-bouffe et la vache folle,
la construction à l'amiante et ses 100 000 morts programmées
en 20 ans). Est-il vraiment nécessaire de continuer à produire
massivement des engrais chimiques dangereux à tous les stades de
la production et à la consommation finale, alors que l'agriculture
peut passer à un mode de production beaucoup moins polluant, sans
générer de surplus agricoles dont le financement est reporté
sur le contribuable ?
Seule une politique de prévention, de précaution est à
même de protéger les populations.
L'ADES et ses élu-e-s continueront à travailler pour imposer
le respect de ces principes dans toutes les décisions publiques qui
concernent les Grenoblois et les habitants de l'agglomération.
  
Extraits des interventions publiques
  de l'ADES et de ses élu-e-s
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