Archives du 15 avril 2010

Les écologistes sont redevenus fréquentables !

Publié le 15 avril 2010

Dans le Dauphiné Libéré du 12 avril 2010, les représentants du groupe socialistes et apparentés au Conseil municipal ont effectués une évolution sensible par rapport aux élus écologistes et alternatifs grenoblois, en parlant de « nos amis les écologistes » !

Rappel : en mars 2008 pour les élections municipales Michel Destot et sa majorité décident de ne plus faire alliance avec les écologistes et d’avoir les mains libres pour développer les politiques de prestiges chères au maire (notamment les JO de 2018 et la rocade nord), contestées fortement par les écologistes. L’opération est rondement menée :

  • 1er épisode, le maire sortant explique qu’il a vécu des années noires durant les mandats précédents à cause de l’opposition des écologistes sur certains dossiers.
  • 2ème épisode, il fait alliance avec le PC et avec le Modem dirigé localement par un ancien membre du cabinet de Carignon et attire quelques personnalités de la société civile pour élargir encore sa base électorale et faire croire à un renouvellement profond de son équipe.
  • Enfin dernier épisode, pour siphonner les voix de droite il accueille 3 anciens élus de l’opposition de droite, le président des amis de Sarkozy et un ancien adjoint de Carignon.

Avec cela il espérait être élu au 1er tour et marginaliser les écologistes. Ce fut l’échec (42 % seulement pour sa liste droite-gauche au 1er tour et seulement 48 % au 2e tour avec le renfort de quelques GO).

Les scores des écologistes aux européennes et aux régionales sonnent comme des avertissements sans frais. Alors le ton change.

Ce qu’oublient « nos amis socialistes », c’est que le choix fait par eux en 2008 a ses conséquences jusqu’en 2014 et qu’il n’est pas possible de changer cette réalité, sauf à organiser de nouvelles élections municipales pour définir une nouvelle majorité et un nouveau programme politique.

Les écologistes et alternatifs sont dans l’opposition aux choix politiques et aux pratiques du maire et de sa majorité, et ils continueront sans relâche à dénoncer cette dérive à droite et à proposer d’autres choix, afin qu’en 2014 les Grenoblois puissent choisir en connaissance de cause. Les élections cantonales de mars 2011 seront déjà un jalon dans cette reconstruction d’une politique municipale écologiste et de gauche.

La CCI et la rocade

Publié le 15 avril 2010

nitunnelniviaducOn connaît les arguments. Pour le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), une rocade nord est vitale pour l’économie iséroise. Depuis 30 ans c’est le même discours, mais l’échéance mettant en cause la vie de l’économie est repoussée d’année en année. M. Dumolard continue à vouloir une rocade, mais il ne sait plus comment faire. Auparavant il avait un discours offensif déclarant même qu’il se faisait fort de trouver les centaines de millions pour réaliser la rocade, maintenant il est KO et se contente de rappeler que ce n’est pas son style de renoncer. Il est incapable d’analyser les vraies raisons de l’échec du projet et ne comprend pas ce qui s’est passé. C’est la première fois depuis des années que le président de la CCI est désarmé et ne sait plus quoi dire sur ce sujet, il demande sans y croire une réunion avec les politiques pour réfléchir à ce qu’il faudrait faire. Il serait temps que la CCI arrête de suivre aveuglément le lobby automobile et se mette à comprendre qu’on a changé de siècle en ce qui concerne les modes de déplacements.

C’est une simple commission d’enquête (uniquement consultative) qui a fait s’écrouler d’un seul coup tout le château de cartes élaboré par un cabinet noir au Conseil général de l’Isère, soutenu sans faillir par tous les hauts responsables économiques et politiques. En droit l’avis défavorable n’arrête rien, mais le dossier était mauvais et les convictions n’étaient pas si fermes que cela. Maintenant beaucoup d’élus qui avaient tout voté les yeux fermés sont satisfaits de ce qui se passe. A suivre.

La valse des préfets sous le règne du corrompu, un peu d’histoire

Publié le 15 avril 2010
dessin "autopsie d'un Waterl'eau"

Dessin Cled'12, tous droits réservés

Le préfet Jean-Paul Proust est décédé le 8 avril 2010. Il avait été préfet de l’Isère au moment où A. Carignon privatisait le service de l’eau à ses amis de la Lyonnaise des Eaux.

Il est intéressant de revenir sur cette période (voir pour les détails le livre de R. Avrillier et Ph. Descamps, « Le système Carignon »). Le 13 juillet 1989 A. Carignon fait voter au Conseil municipal la privatisation du service de l’eau et de l’assainissement à la COGESE, filiale à 100 % Lyonnaise des Eaux, il transmet la délibération et le contrat au préfet pour en faire contrôler la légalité. Le 26 octobre 1989, le préfet demande au maire de revenir sur cette décision car il estime que la légalité est mise en cause, notamment il entre dans le calcul du prix de l’eau des éléments qui n’ont rien à voir avec le service public. Le 30 octobre 1989, A. Carignon refait voter le conseil municipal sur le même contrat. Le Préfet Proust est nommé en Guadeloupe, le secrétaire général de la préfecture assure l’intérim et transmet au maire les mêmes critiques et menace de déférer la délibération au tribunal administratif. Il sera nommé ailleurs et le nouveau préfet ne bougera pas. A noter que le Gouvernement est à majorité socialiste, mais le corrompu avait tout de même ses entrées ! Les élus de l’opposition (écologistes et gauche) déposent un recours le 28 décembre 1989 qui sera rejeté par le tribunal administratif, seul R. Avrillier poursuivra en appel et c’est le 1er décembre 1997 que le Conseil d’Etat annulera la délibération de privatisation de 1989.

Mais ce n’était pas la première fois qu’un préfet ne faisait pas long feu à cette époque à Grenoble. Le préfet Pensa a voulu s’opposer en 1985 à la concession d’Aquapole (usine d’assainissement) à une filiale commune de la Générale des Eaux et de la Lyonnaise des Eaux. Avant même de déférer l’affaire au tribunal administratif le préfet change d’affectation et son successeur posera la première pierre d’Aquapole…

Lire ou relire à ce sujet  nos ouvrages (vous pouvez nous les commander) :

L’avenir du GF38 de plus en plus sombre

Publié le 15 avril 2010

Stade des AlpesSur le plan du spectacle sportif, c’est définitif le GF 38 ne sera plus en ligue 1 la saison prochaine. Mais son actionnaire principal INDEX Corporation a des problèmes financiers et tarde à apporter de l’argent frais. Donc le gendarme financier du foot français, la DNCG, doit recevoir des garanties financières avant samedi 17 avril. Sans ses garanties le club sera administrativement relégué en nationale. Quel gâchis financier.

La semaine prochaine l’ADES fera le point sur le coût du stade des Alpes pour la Métro (voir à ce sujet l’article de l’OFiPoPu). A suivre.

Pour se détendre

Publié le 15 avril 2010

Le dessinateur « Cled’12 » a édité une brochure suite à l’avis défavorable sur la rocade nord. C’est un recueil de ses dessins faits depuis 3 ans critiquant avec humour ce projet d’un autre siècle. Pour 15 € vous aurez les dessins accompagnés d’extraits du rapport de la commission d’enquête. La brochure fait 74 pages.

A commander à l’ADES (12 rue Voltaire 38000 GRENOBLE ou contact@ades-grenoble.org), pour un envoi postal rajouter 3 €. Chèques à l’ordre de ADES.

Nanotechnologies, un débat avorté

Publié le 15 avril 2010

7 ministères avaient demandé à la Commission Nationale du débat Public (CNDP) d’organiser un débat sur les nanotechnologies fin 2009. Comme la plupart des décisions avaient été prises et que de nombreux produits contenant des nanoparticules sont déjà en vente, il était à craindre que ce type de débat manque de crédibilité. Dans de nombreuses villes les débats ont été interrompus.

La CNDP vient de rendre son rapport. Il est consultable sur le site http://debatpublic-nano.org/informer/bilan_debat.html

Cet exercice aura-t-il des retombées ? C’est trop tôt pour le dire. Retenons juste deux remarques finales de la CNDP :

« Ne convient-il pas de restreindre le champ des saisines et de mieux préciser ce que l’Etat attend du débat, quels doivent en être les « produits de sortie » ? » Effectivement organiser un débat sans avoir la moindre idée de à quoi il va servir lui enlève tout son intérêt.

« Comment obtenir de l’auteur de la saisine qu’il évite toute déclaration ou décision prêtant le flanc à la critique selon laquelle « tout est déjà décidé ». Rien ne porte autant atteinte au sentiment que le débat peut être utile que l’annonce, souvent précipitée pour telle ou telle raison, de décisions anticipant les enseignements susceptibles d’en être tirés. » Ceci démontre que les ministères n’attendaient rien de ce débat et qu’ils entendaient continuer comme avant. Vive la démocratie !