Les finances du CCAS de Grenoble sont dans le rouge !

Publié le 25 juin 2010

Le Centre communal d’action sociale – CCAS a adopté son Compte administratif 2009. La photographie des finances de cet outil indispensable à l’action sociale montre un déficit lourd et inquiétant. Fin 2008 le résultat cumulé de fonctionnement était négatif de – 0,7 M€ ; fin 2009 il atteint – 1,5 M€.

En 2009 les subventions de la Caisse d’allocations familiales (CAF) ont diminué de 1,4 M€, et celles du département de 0,550 M€. L’augmentation de la subvention ville (+ 1,4 M€) n’a pas compensé ces désengagements : les recettes réelles de fonctionnement ont donc été inférieures (-0,5 %) à celles de 2008.

Ce sont la faible augmentation de 1,3% des frais de personnel (75 % des dépenses de fonctionnement), et une forte diminution des intérêts de la dette, qui ont permis de limiter le déficit à, si l’on peut dire, seulement -1,5 M€.

La situation est inquiétante, car il n’y a pas de raison que l’année 2010 soit meilleure. Le trou financier va s’amplifier mais ce n’est pas durable. La tentation sera forte de jouer sur les frais de personnel comme variable d’ajustement, avec toutes les conséquences négatives probables que cela entraînerait sur la qualité du service.

Cela n’empêchera pas, si le désengagement du Conseil général et de l’Etat se poursuit, que le CCAS soit alors menacé dans son existence même. Pendant ce temps les politiques dispendieuses se poursuivent à la Ville au lieu de regarder en face la réalité de la dégradation sociale. La majorité municipale semble dépassée par les évènements. Il faut pourtant agir vite.

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5 commentaires sur “Les finances du CCAS de Grenoble sont dans le rouge !”

  1. Olivier Noblecourt dit :

    Merci de votre intérêt pour le CCAS, tout en regrettant la tonalité polémique de cet article. Comme le sait très bien Gilles Kuntz, administrateur du CCAS, nous avons engagé un plan de redressement financier qui devrait amener l’année 2010 proche de l’équilibre (donc 2010 sera bien meilleure que 2009). C’est ce qui explique que le budget primitif 2010 du CCAS a été voté à l’unanimité, y compris donc par le représentant de l’Ades. Pour autant, il est vrai que la période est particulièrement difficile pour l’action sociale et les finances publiques, même si l’effort de l’actuelle majorité municipale est sans précédent : + 2,6 M€ sur deux années, soit + 12%. Rassurez-vous donc, la majorité municipale n’est pas « dépassée » par une situation difficile dont nous avions bien conscience, et il n’est pas question pour nous, ni au CCAS ni ailleurs, d’utiliser le « personnel comme variable d’ajustement, avec toutes les conséquences négatives probables que cela entraînerait ». Mais tout cela, vous le savez parfaitement et c’est bien dommage de céder au confort de la caricature… Bien à vous
    Olivier Noblecourt

    • admin dit :

      Espérons que l’optimisme de l’adjoint se retrouve dans les chiffres du Compte Administratif 2010. Le budget 2010 était un bon budget, nous analyserons la réalité des choses en juin 2011. Il y a malheureusement des cas où les prévisions budgétaires n’arrivent pas à se concrétiser, l’adjoint semble d’ailleurs indiquer un résultat moins positif que prévu. Dans les budgets alternatifs 2009 et 2010 proposés par les élus écologistes (sans augmentation des taux des impôts), l’aide de la ville était plus importante que celle réellement faite.
      A suivre

  2. Berckelaers dit :

    Sans doute est-ce pour combler son déficit budgétaire que le CCAS a engagé un cabinet privé pour réaliser une pseudo enquête de satisfaction des locataires et familles des EHPAD?
    Pour la même raison une annonce d’augmentation prochaine des loyers de ces mêmes établissements va jeter à la rue les plus démunis et les plus mal logés paieront plus chers.
    Triste situation!!!

    • admin dit :

      Précisons que ce n’est pas sur les EHPAD qu’il a été fait appel à un cabinet privé, mais pour les foyers logement.

  3. Louise Michel dit :

    Je pense qu’il est nécessaire que les subventions de la ville au CCAS augmentent afin de protéger le service public, plutôt que de laisser croire que le déficit serait inévitable, ou la conséquence des décisions prises par les précédents élus de la majorité en place DEPUIS QUINZE ANS.
    C’est un choix politique que de favoriser les plus démunis ! Cela doit être une priorité quand on se dit de gauche !

    La réalité sur le terrain n’est pas glorieuse : certains remplacements de personnel ne sont plus assurés, et des équipes réduites doivent effectuer le double de travail dans la même période de temps !

    Certains postes seront-ils bientôt supprimés pour être ensuite remplacés par des gens moins bien payés mais qui effectueront les mêmes tâches que leurs prédécesseurs ?

    Le CCAS vit actuellement une crise, au travers de réformes profondes, dont personne ne parle.

    L’obscurantisme règne et la compétition interne semble motivée par le jeu de « chaises musicales » dont seuls les meilleurs serviteurs seront bénéficiaires.

    Une réponse forte envers les salariés est attendue mais le « dialogue social » serait-il devenu monologue ?

    Nous sommes plusieurs à espérer que M. KUNTZ continuera à faire preuve d’attention, et qu’il saura garder la tête froide pour la suite des évènements, afin de soutenir l’action sociale dans notre ville.