Lycée Mounier : de la clarté SVP et attention aux dérapages…

Publié le 3 décembre 2010

La journée de lundi 29 novembre a été riche en rebondissements

  • Nous apprenons que selon l’interprétation du Président de la Région, le médiateur ne s’occuperait que du moyen ou long terme, c’est-à-dire pas de la situation de blocage actuelle mais de ce qui se passera « plus tard » ! En général lorsqu’un médiateur est nommé c’est pour effectuer une médiation immédiate entre plusieurs positions antagonistes… Là nous sommes dans la quasi-provocation.
  • Le Recteur tient une conférence de presse pour suivre la proposition du Président de la Région (les classes de secondes seront supprimées à la rentrée 2011) et prononce des propos totalement outranciers et inadmissibles (rapportés par Grenews) :

« Ceux qui prétendent que la fermeture de Mounier a pour but de faire des économies ou alimentent le débat complètement débile « d’un lycée de trop sur Grenoble » feraient mieux d’aller voir un psychiatre » !

Outre que cette façon d’exprimer son avis est méprisante pour les « Mounier », elle est méprisable venant d’un haut fonctionnaire de l’administration, de surcroît de l’Education Nationale. Puisqu’il est question de psychiatrie, le recteur serait bien inspiré de maîtriser ses nerfs à l’instar des « Mounier » et de s’interroger sur ses responsabilités et la conduite à tenir pour la suite. Malgré l’exaspération générale, la stratégie de la tension et de la provocation orchestrée par le recteur ne poussera pas, comme il le souhaite, les « Mounier » à des actions radicales. Il aurait ainsi beau jeu de voir débarquer N. Sarkozy qui dans son discours de la honte prononcé à Grenoble avait « promis » de revenir avant la fin de l’année 2010.

Mais pourquoi donc le processus de réhabilitation de Mounier a été stoppé ?

Le recteur explique à Grenews : «  si le plan initial de réhabilitation de Mounier n’a pas été poursuivi, c’est avant tout parce que « l’équipe du lycée ne s’est pas mobilisée à temps » et que « celle de Vaucanson lui est passée devant ». Donc il est clair que ce n’est pas pour des conditions de sécurité ! Mais alors pourquoi ne pas relancer le programme comme prévu par la région puisqu’il y a l’argent ?

L’explication du recteur est assez « débile » puisque les réhabilitations de bâtiment de lycées ne sont pas attribuées après une « course à l’échalote » entre équipes de lycées mais après analyse des besoins et contraintes liées aux bâtiments et décision de la région.

Il rajoute : »Il y a une fêlure entre deux ailes du lycée qui poussent l’une sur l’autre. Le bâtiment bouge d’environ 1mm par mois. Ca ne se voit pas, et ça ne représente pas un danger immédiat. L’évolution de la dangerosité est néanmoins irréversible. Il en est de la responsabilité  de la Région et de la municipalité. La sécurité, ça ne se négocie pas. Ce bâtiment est un véritable château de cartes ! »

Bigre, mais d’où sort-il ces chiffres d’évolution si rapide qui menaceraient le bâtiment d’écroulement à terme ? Si c’était vrai, le maire de Grenoble serait fautif de ne pas intervenir pour vérifier tout cela. Aucune expertise, et elles sont nombreuses, ne décrit une telle réalité !

Le recteur change ponctuellement de métier et s’érige en expert en bâtiments. Il affirme du haut de la compétence qu’il ne possède pas le contraire de ce que toutes les expertises des vrais professionnels ont montré. C’est en particulier le cas de la dernière qui vient dire une fois encore qu’il n’y a pas de problème pour les 5 ans à venir.

On apprend même qu’il y a eu manipulation de l’information

Lors du Conseil d’Administration du lycée du 27 septembre 2010, un document émanant de la Région (non distribué mais consultable) indiquait que le lycée a constaté une augmentation brutale des désordres sur le bâti durant l’année scolaire 2009/2010. Or le Proviseur a indiqué que le lycée n’a jamais signalé un tel fait !

Qu’est ce que tout ce cinéma veut dire ?

Les responsables politiques et de l’éducation nationale inventent des histoires qui servent leurs propres projets, nous nageons dans la pleine irrationalité.

Il faudra bien que tout soit mis sur la table, Ce ne sont pas des questions de sécurité qui ont entraîné l’idée de fermeture, et le Proviseur a proposé au Président de la Région par lettre du 30 octobre (qui a été cachée aux conseillers régionaux et à la commission lycées de la région !), un scénario de réhabilitation par tiroir, les élèves étant maintenus dans le lycée pendant les travaux.

Pour l’instant on peut conclure qu’il y a eu mise en scène courant 2010 pour accréditer l’idée que la dangerosité du bâti augmentait et qu’il était légitime de fermer le lycée.

Il restera à éclaircir la chaîne des responsabilités dans cette affaire, dont celle du maire de Grenoble.

En attendant tout doit être fait pour stopper la décision du Président de la Région et du recteur d’empêcher la rentrée scolaire 2011 pour les secondes et donner une réelle chance à la médiation proposée par les élus écologistes à la région. Le Conseil régional se réunit le 17 décembre pour voter son budget 2011, ce sera le moment de trancher la question, on verra bien qui soutient ou pas « les Mounier ».

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Un commentaire sur “Lycée Mounier : de la clarté SVP et attention aux dérapages…”

  1. […] n’a aucun pouvoir de décision, il applique les décisions du Président du Conseil régional. Il dément avoir prononcé les propos sur l’asile psychiatrique (les journalistes présents ce jour apprécieront). Donc le recteur n’est pour rien dans […]