Mi-mandat : un bilan très négatif de la majorité droite-gauche à Grenoble

Publié le 17 mars 2011

Pour faire le bilan à mi mandat il faut revenir sur les promesses de la majorité municipale faites lors de l’élection en mars 2008. Pour se faire élire, le maire et sa majorité droite-gauche n’ont pas lésiné sur les promesses et la démagogie ; malgré cela ils n’ont pas pu atteindre la majorité des suffrages exprimés (seulement 48 %). Aujourd’hui on peut mesurer la distance entre les paroles et les actes.

Voila une série (non exhaustive) de promesses non tenues, et qui ne seront pas tenues. En gras les promesses, tirées des documents de campagne de la liste conduite par M. Destot en 2008 :

« Ne pas augmenter les impôts locaux » ! La crise a bon dos, la majorité a essayé contre toute évidence de faire croire que la très forte augmentation des taux des impôts locaux était imposée par la crise (non prévue) et qu’il n’y avait pas d’alternative. Quand on change radicalement de politique, la moindre des choses ce serait de consulter les habitants, ce qui n’a pas été fait. A la Métro les élus de la majorité grenobloise ont voté sans discussion une nouvelle fiscalité directe et l’augmentation de la TEOM, qui a été multipliée par 2 à Grenoble pour un service rendu qui ne s’est pas amélioré globalement.

« Porter au niveau national une réforme de la fiscalité locale ». Or malgré l’urgence, le député maire n’a rien fait et sa majorité non plus…

« Créer une allocation municipale d’habitation pour les familles dont le reste à vivre, une fois payés le loyer et les charges, est le plus faible ». Reprenant une proposition des écologistes durant le précédant mandat pour compenser la création de la TEOM en 2005, la majorité actuelle a certes mis en place une allocation mais uniquement pour un petit nombre de ménages dans les logements privés, oubliant ceux qui sont dans le logement public… Bonjour l’égalité devant le service public !

« Nous voulons lutter contre la hausse des loyers ». Les hausses des loyers dans le logement social se poursuivent, aucune action vigoureuse n’a été entreprise sur les loyers du secteur privé. On aimerait bien savoir comment d’ici la fin du mandat la majorité va s’y prendre pour lutter contre les hausses de loyer. Ce type de promesse est purement démagogique puisqu’une mairie n’a aucun moyen de lutter efficacement contre la hausse des loyers en dehors de décisions législatives qui lui échappent.

« Augmenter les effectifs des éducateurs de rue, gérés par le Conseil général auquel nous proposerons une convention spécifique pour cofinancer des moyens supplémentaires dédiés sur Grenoble ». Rien n’a été fait malgré les propositions des écologistes lors des discussions budgétaires.

« Surveiller tous les risques avec une extrême attention : bâtiments recevant du public, risques technologiques, exposition aux rayonnements ». Pour récupérer quelques voix, le maire a commis l’imprudence, en fin de campagne électorale, de promettre aux habitants de la Villeneuve que les antennes de téléphonie mobile aux Géants seraient déménagées dès juin 2008. Il n’a rien fait alors qu’il en avait toute la capacité : soit en faisant prendre en charge par la ville le déplacement des antennes, soit le décider d’autorité pour troubles de voisinage. De nombreux habitants, qui se sentent trahis, savent maintenant ce que valent les promesses du maire.

« Développer avec la Métro un système de vélos en libre service, comme à Paris ou à Lyon ». Abandon rapide de cette promesse démagogique car beaucoup trop chère pour l’agglomération grenobloise. On reste au système Métro-vélo.

« Pour les prochaines années, nous fixons l’objectif de ramener la dette sous la barre des 200 M€… augmenter les investissements qui sont de l’ordre de 70 M€ aujourd’hui (contre 25 M€ en 95) et que nous voulons porter à 100 M€ pour faire face à tous les besoins et financer notre projet politique. » Encore des promesses inconsidérées. La dette du budget principal dépasse actuellement les 270 M€ et ne diminue que de quelques millions d’euros malgré la violente augmentation des impôts, les paris sont pris pour voir si en 2014 la dette descendra sous la barre des 200 M€. Atteindre 100 M€ d’investissements sans augmenter les impôts était un gros mensonge, puisque ce montant ne sera même pas atteint avec l’augmentation des taux de 2009. La majorité elle-même le reconnait puisqu’elle se vante d’atteindre seulement 60 M€ d’investissement.

« L’argent public doit être affecté aux missions de service public, sans disperser compétences et priorités ». Il serait trop long de faire la liste de tous les financements de la ville et de la Métro qui ne répondent pas à cette belle exigence : gaspillage pour la préparation des Jeux Olympiques, subventions à de nombreuses associations, à des établissements d’enseignement privé en dépassant largement ce qu’impose la loi, ou sociétés privées qui n’ont pas de missions de service public, frais d’architectes trop élevés, études inutiles, dépenses de cabinet et de communication plus orientées vers la promotion de l’image du maire et de son clan que pour l’intérêt général…

Il faut aussi noter l’émiettement de cette majorité hétéroclite, où chaque petit groupe essaye de jouer sa petite musique tout en faisant allégeance au maire et à son clan. Les ambitions pour la succession du maire se dévoilent petit à petit, certains espérant que le maire devenant ministre en 2012, leur heure pourrait bien arriver avant 2014… L’absence du maire sur les dossiers de la vie quotidienne, son incapacité à réagir dans l’immédiat aux agressions de Sarkozy ou à saisir l’ampleur de la crise sociale, entraîne une désaffection des citoyens de l’action publique locale. Attendre une alternative qui pourrait arriver en 2014 va être long et douloureux pour de nombreux habitants. Les écologistes espèrent que de nombreux citoyens les rejoindront pour construire à Grenoble une autre politique écologiste et de gauche respectueuse de la démocratie avec une claire vision de l’avenir à long terme et des politiques publiques innovantes pour tous.

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