De l’animation au conseil de Métro du 16 septembre

Publié le 17 septembre 2011

Heureusement qu’il y a un représentant des écologistes au Conseil de Métro, sinon la démocratie en souffrirait davantage et on s’ennuierait ferme.

A l’occasion d’une délibération sur l’avis à donner concernant les objectifs et les modalités de la concertation proposée par le Préfet de l’Isère pour l’aménagement de l’A480, un échange assez vif a eu lieu entre le Président de la Métro et Gilles Kuntz. Le représentant des écologistes a rappelé les évidences que tout le monde connait (sauf le Président !) : toute augmentation de la capacité routière entraine une augmentation du trafic automobile avec des conséquences négatives sur l’environnement, il faut donc vérifier si un tel projet avec 20 M€ de dépenses (financées par l’Etat) ne va pas de nouveau entraîner des conséquences néfastes notamment sur la santé des riverains. Gilles Kuntz a proposé de renforcer les politiques alternatives à la voiture. Ce fut comme un chiffon rouge agité devant le Président qui est parti dans des explications où tout se mélangeait :

  • la solution pour régler les questions de circulation c’était la rocade nord ! Décidément il n’a toujours pas digéré cet échec personnel. Il croit toujours que la rocade aurait diminué la circulation dans l’agglomération.
  • le modèle économique des transports en commun est en crise et le financement de leur développement n’est plus assuré.

C’est bizarre de voir un responsable politique ne pas se poser de questions sur le financement de la rocade nord et se faire le défenseur de l’impossibilité de financer les transports en commun. Espérons qu’il défendra une grande réforme de la fiscalité locale en plus de la fiscalité nationale si la gauche gagne en 2012. Comme lui a répondu Gilles Kuntz, c’est une question de priorité politique, rappelons les nombreux gaspillages évitables, d’argent public : grand stade et son parking, certaines aides économiques, le coût des études de la rocade nord, le projet Center Parc au Conseil général, la préparation des Jeux Olympiques à Grenoble… étaient certainement moins prioritaires que les transports en commun en matière de politique publique. La politique c’est prévoir et faire des choix.

Autre point d’achoppement, le contrat avec Eiffage, où le Président a indiqué qu’il avait été critiqué par Raymond Avrillier candidat écologiste aux élections sénatoriales et qu’il avait demandé aux structures de recherche locale si elles pouvait faire l’étude pour l’agglomération post carbone en 2030 et que personne ne lui a répondu. Donc il était légitime qu’il contracte avec le groupe privé Eiffage.

C’est un peu court. Il n’y avait pas urgence et il aurait été intéressant de lancer une consultation au niveau national, auprès des organismes de recherche et des collectivités territoriales. La réflexion qui s’en serait suivie aurait permis la mise en place de structures publiques capables de répondre à la question posée, la Métro faisant savoir qu’elle était prête à y mettre 1 M€. La construction des outils publics capables d’aider les collectivités devrait être une priorité des élus progressistes de gauche et écologistes plutôt que de céder à la facilité de mauvaises solutions.

Le Président a le droit de ne pas être d’accord avec les écologistes, par contre sa façon de déformer, parfois avec mépris, les positions des autres, dénote une incapacité à mener un débat politique, un tant soit peu construit.

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