ZAC Flaubert, une concertation loupée, des habitants floués

Publié le 14 janvier 2012

Le CCS4 (Conseil Consultatif du Secteur 4) a rendu son deuxième avis sur le projet de ZAC Flaubert, il sera annexé à la délibération de création de la ZAC qui passera au Conseil municipal du 27 février. Le moins qu’on puisse dire c’est que cet avis est spécialement gratiné et que la majorité municipale ferait bien de revoir complètement son projet.

L’avant propos de l’avis donne le ton :

« Grenoble, au bout de chaque rue une montagne » (Stendhal) ; Grenoble, au bout de chaque rue une tour… Cabinet Lion ?

Le CSS4 a, de 2005 à 2007, travaillé sur la ZAC Flaubert et rendu un avis présenté en Conseil Municipal. Les membres ont considéré que celui-ci avait été pris en compte par les Elus et les services, ainsi qu’il est écrit sur le compte rendu du Conseil Municipal du 19/11/2007. Aussi, lors de la présentation de la démarche sur la ZAC Flaubert lancée le 15 février 2011, nous avons été très surpris que notre travail n’ait aucunement été pris en compte.

Ayant posé la question au cabinet Lion, sur les raisons de cette ignorance, la réponse résonne encore à nos oreilles « si on laissait faire les habitants ce serait l’anarchie ».

Pour les habitants, si on laisse faire le projet du cabinet Lion, ce sera invivable »

Le projet de ZAC Flaubert avait fait l’objet d’une première concertation avec les habitants, pilotée par l’adjoint à l’urbanisme (écologiste) de l’époque (avant mars 2008) qui s’était bien déroulée. Le CCS4 avait délivré son premier avis en septembre 2007 où on pouvait lire :

« Le CCS4 soutient également les objectifs de mixité sociale : surtout éviter de créer des « quartiers – ghettos », et bien mélanger les types de population. Ces objectifs devraient être partagés par l’ensemble des communes de l’agglomération.

Importance de la forme urbaine : les habitants souhaitent que soit privilégié le petit collectif, de préférence en « dégradé » (terrasses) comme en bordure du parc Pompidou. Les immeubles de grande hauteur seront à éviter (R+3 ou 4 maximum), le pavillonnaire devra être préservé. Il faudra veiller à mixer les types d’habitats sur l’ensemble du secteur : maisons, petits immeubles… »

La délibération du conseil du 19 novembre 2007 proposait : « de poursuivre la concertation pour les projets liés au renouvellement urbain de Flaubert-Clos d’or selon des modalités adaptées pour associer le plus largement possible les habitants, les acteurs et les institutions concernés. »

La nouvelle majorité n’en a fait qu’à sa tête et essaie d’imposer ses vues avec l’aide du cabinet d’architecte Lion qui est très controversé dans le quartier. Elle a décidé, sans débat, de sur-densifier la ville en imposant 100 logements à l’hectare dans la ZAC Flaubert.

Le CCS4 s’oppose à juste titre à cette politique. Rappelons que la moyenne de Grenoble (ville déjà très dense) est de 48,5 logements à l’hectare (et de 55 si on enlève les espaces verts !). Le CCS4 a bien raison de demander que la ZAC se limite à 50 logements par hectare.

Le CCS4 est clairement opposé au projet de grande déchetterie sur le terrain Charvet et rappelle fort justement qu’il faudrait doter la ville de petites déchetteries de proximité pour plus d’efficacité et moins d’impact sur l’environnement. La Métro semble décidée à faire exactement l’inverse. Peu à peu elle ferme des déchetteries et concentre la collecte des déchets dans un petit nombre de grandes déchetteries. C’est une mauvaise politique à laquelle la ville centre devrait s’opposer pour demander la création d’une déchetterie par secteur, à l’exemple de celle de Jacquard qui pourrait être rénovée. Mais cela viendrait sans doute contrarier les projets d’opérations immobilières pour le plus grand profit des promoteurs qui ont plus d’un tour dans leur sac.

Décidément la démocratie locale est bien malade. Sera-t-il possible un jour de co-élaborer avec les habitants les décisions importantes qui engagent l’avenir de la ville ? Les structures dites de concertation sont aujourd’hui désertées, car les habitants ont vite compris qu’il ne s’agit que de communication et de justification de projets déjà ficelés. Les écologistes avaient proposés durant la campagne municipale de 2008 de mettre en place des ateliers citoyens d’élaboration des projets d’urbanisme, il faudra bien y arriver un jour ou l’autre.

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