Face à l’impotence, à quand une mairie écologique et solidaire, bref efficace? Quel boulot !

Publié le 11 février 2012

Il ne suffit pas de construire de bons budgets, et ceux de la majorité ne le sont pas, il faut aussi s’assurer que la machine municipale et ses nombreuses «annexes» a la meilleure efficacité possible, par la mise en place de plus fortes coopérations et de solidarités entre les élus de la majorité et entre les services. De nombreux exemples nous démontrent que l’action de la Ville pourrait être beaucoup plus efficace au bénéfice des citoyens si des changements structurels étaient mis en place. Trop souvent, on assiste à un allongement du temps entre le moment de la décision et sa concrétisation qui se heurte à de multiples passages entre différents élus et différents services… Ceci est particulièrement visible en ce qui concerne les réalisations sur le terrain à la demande d’associations ou d’unions de quartiers.

Que de services dans un seul secteur, il n’est pas rare d’en compter une bonne quinzaine et donc, indemnités obligent, autant d’élus. Trouver une date pour une première réunion entre tous ces élus et services est mission impossible ! Gérer ensuite les multiples interfaces, il vaut mieux y renoncer tout de suite. L’impotence, c’est ça ! Et il y a pire ! Toute cette impotence sectorielle est doublée, triplée, voire quadruplée compte tenu de nos empilements politico-administratifs (Métro, CG38, Région, Etat).

Il faudrait chiffrer ce que les économistes appellent les «coûts de transaction» dans cette mairie. Ces coûts sont précisément liés à cette division du travail extrême, l’externalisation de nombreuses interventions en des unités juridiquement séparées, souvent d’ailleurs rendues obligatoires par des procédures de contrôle de l’usage des fonds publics (nécessité de temps de négociation, d’établissement de contrats, de gestion de conflits entre «partenaires», etc.) et donc les coûts d’interfaces. Il est possible de réduire ces coûts de transaction en regroupant nombre de ces composantes éparses en entités plus compactes. Il faut remettre en question cette trop grande fragmentation de l’organisation municipale tant au niveau de l’exécutif que des services.

Et qu’on ne vienne pas nous dire que c’est la faute des fonctionnaires : il est de la responsabilité du maire d’organiser au mieux les services et il existe même des élus chargés de l’évaluation des services publics…

Lors des élections municipales de 2008, la liste « Ecologie et Solidarité en actes » avait proposé une autre organisation de l’exécutif municipal. Autour du maire dont la présence doit être permanente à Grenoble, 6 à 8 maires-adjoints thématiques et des adjoints de quartier qui ont toute capacité à gérer des projets de territoire.

Il faut aussi regrouper les services sur le terrain (des services plus compacts avec guichet unique, car les citoyens n’ont pas à supporter les incohérences des élus et des services) avec une présence accrue des personnels qualifiés et donc rémunérés, auprès du public dans l’esprit d’un «service public au service du public». Sur le terrain, la mise en œuvre des projets doit pouvoir se faire directement. Une telle réorganisation ne doit pas être opérée à la hussarde comme cela se fait malheureusement actuellement. Il y aura besoin d’une préparation et d’une formation longue avec les personnels pour qu’ils s’approprient la restructuration qui ne peut se faire qu’avec leur accord et leur participation. Comme il doit en être des décisions publiques co-élaborées avec les habitants (on ne peut gérer une ville contre ses habitants), la réorganisation de services publics plus intelligents, solidaires et efficaces doit se faire, avant tout, avec les personnels. Pourrons-nous attendre, sans dégâts, 2014, date des prochaines élections municipales ?

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