Après « Danse avec les Loups », tchatte avec Safar

Publié le 17 février 2012

Chaque année le scénario est écrit d’avance : la majorité municipale fait voter le budget en décembre et organise après coup des réunions publiques, le plus souvent clairsemées, pour informer la population de ses choix. C’est ce qu’elle appelle la « démocratie participative ». Une fois n’est pas coutume, cette année, nous avons eu droit à une innovation (pour reprendre une formule chère à nos édiles pour ne pas dire « moderne »). J. Safar, adjoint aux finances, à la sécurité etc, a tchatté (action d’échanger de façon simultanée par internet) avec les Grenoblois à propos du budget 2012. D’aucuns et probablement l’intéressé lui-même espéraient un raz de marée. Mais la montagne a finalement accouché d’un petit bout de la queue de la souris. Le compte-rendu de ces échanges qui figure sur le site de la ville fait état de 27 questions-réponses. Encore faut-il nuancer ce résultat quand on apprend que onze questions proviennent de petits farceurs de l’équipe du journal bimestriel « Le Postillon ». Des questions auxquelles J. Safar s’est appliqué à répondre le plus sérieusement du monde. Il ne se sent pas de joie et montre sa plus belle voix quand malicieux, son interlocuteur lui susurre quelques flatteries telles que :

« ..Comment êtes-vous parvenu à boucler un budget aussi équilibré en pleine période de crise ? Alors qu’au niveau national, il semblerait que le chaos règne, votre savoir-faire montre qu’il est possible de s’en sortir même en période d’austérité. Avez-vous réalisé des études d ‘économie ou disposez-vous de conseillers sérieux ? Accepteriez-vous de devenir ministre du budget ?

J . Safar- Je ne suis pas magicien, mais il est vrai qu’avec mes collègues, le travail autour du budget, dans cette période de crise et d’incertitude, est de plus en plus difficile. Les budgets des collectivités sont obligatoirement équilibrés. Nous travaillons donc avec la fameuse règle d’or que certains aimeraient imposer mais ne s’appliquent pas. Nous avons choisi d’être rigoureux dans le suivi budgétaire en maintenant l’activité économique avec un investissement élevé de l’ordre de 60 M€ par an. J’ai en effet réalisé des études d’économie. Je suis entouré de personnes compétentes au sein des services municipaux. Quant à la dernière question, j’y réfléchirai, si on me la pose »

Dans la dernière livraison des « Nouvelles de Grenoble » qu’il faut bien qualifier de journal de propagande de la majorité municipale, on dit du tchat de J. Safar que c’est « une première réussie… Le 19 janvier dernier J Safar a eu l’occasion de répondre à toutes (sic) les questions des grenoblois concernant le budget… » Une première en effet, en ce qui concerne le degré zéro de la démocratie.

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