Arlequin : un commerce agréable

Publié le 18 mai 2012

photo GK

Tous les habitants qui s’étaient manifestés par le biais d’une pétition pour s’inquiéter de la disparition du marché de l’Arlequin à Villeneuve, ont reçu au cours du mois d’avril dernier, une réponse du maire de Grenoble. Au-delà des phrases récurrentes des courriers types que M. Destot adresse à ses administrés comme « Soyez assuré que je suis particulièrement sensible à vos demandes et que je comprends vos craintes… », c’est l’argumentaire développé dans cette lettre qui pour tout dire, ne manque pas de piquant. A en croire le maire « la question du déplacement des commerçants non sédentaires est directement liée à la situation des commerçants sédentaires ». Traduction : le déplacement du marché s’explique parce que les commerçants installés galerie de l’Arlequin souffrent de difficultés financières dues à leur seule clientèle de proximité, insuffisante pour leur permettre de vivre. Pour valider ce raisonnement, il fallait la caution d’un expert et la ville a fait appel à EPARECA organisme spécialisé dans l’accompagnement des collectivités locales pour la réactivation des zones commerciales et artisanales de proximité (ouf !).

Si l’on en croit la Ville une seule réunion aurait suffi à convaincre l’ensemble des commerçants de s’installer, pour les sédentaires, en rez-de-chaussée du prochain parking en ouvrage prévu près de l’avenue M. Reynoard et pour les non sédentaires de suivre à proximité. Le bien fondé de ce déplacement est donc acquis et l’expertise portera sur l’offre commerciale. Résultat : la place du marché actuel et la galerie de l’Arlequin s’apprêtent à se transformer en désert. Voilà pourquoi les élus écologistes lors du dernier conseil municipal ont déposé un amendement (rejeté par la majorité) pour que l’offre commerciale soit également étudiée en maintenant les commerces galerie de l’Arlequin. On notera au passage que dans l’opération parking et commerces en rez-de-chaussée, confiée à un promoteur privé, les commerçants ne pourront pas se rendre acquéreurs de leurs commerces. On sait les difficultés rencontrées et les sinistres subis par des commerçants de la Caserne de Bonne aux prises avec leur bailleur, promoteur privé…

On saura gré au maire d’avoir mentionné dans sa conclusion « …mon écoute attentive et ma détermination à agir pour l’amélioration des conditions de vie à la Villeneuve… » Imagine-t-on un instant que l’on ait appliqué ce même raisonnement consistant à soumettre tous les marchés de la ville à la santé financière des commerçants de leur secteur ? Combien en resterait-il aujourd’hui ?

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