Info ? Non Intox

Publié le 25 mai 2012

Cela ressemble à un publireportage (publicité présentée comme un article de journal), cela a la forme du publireportage, le fond aussi et pourtant… c’est bien un publireportage. Dans son édition de Dimanche 20 mai 2012, le quotidien régional gratifie ses lecteurs de deux pleines pages intérieures consacrées à la « Métamorphose de l’entrée nord de la Ville » avec en bandeau « un tour d’horizon des projets urbains visant à donner à des quartiers enclavés une cohérence d’ensemble et à servir de vitrine à la ville d’ici quinze ans. » Tout y passe, ou presque (il manque Flaubert) : la Presqu’île, le quartier (ou ce qu’il en reste) J. Macé avec ses formidables tours siglées BNP-Paribas (publicité gratuite), l’Esplanade, Bouchayer-Viallet… Comme si tout allait de soi, comme si tous les habitants s’accordaient sur le diagnostic de départ (« quartiers enclavés » ??), les objectifs à atteindre (« cohérence d’ensemble et vitrine de la ville ») et les moyens mis en œuvre, le quotidien offre une vision consensuelle de ces multiples projets, celle de la majorité municipale atteint par une forme aggravée de bétonnite aigüe.

Rien ne vient troubler cette présentation quasi idyllique, renforcée si besoin était par quelques phrases définitives du maire et de son adjoint à l’immobilier. Aucun espace n’est laissé aux habitants qui se battent depuis des mois, comme « Vivre à Grenoble » pour faire entendre leur point de vue à la fois sur le fond (frénésie bétonnière) et sur la forme (absence de démocratie). On savait le quotidien régional légitimiste, offrant naturellement ses pages au pouvoir en place quelle qu’en soit la couleur, mais cette fois, il s’est très nettement surpassé.

Et si dans les prochains jours, il décidait de nous faire mentir, en consacrant par exemple deux pleines pages centrales à la critique constructive (et oui ! elle existe !) donnant la parole aux habitants opposés aux projets municipaux ? Si, le quotidien ouvrait le débat avec les parties en présence ? Si… On aimerait tant être démenti par un journal qui retrouverait un peu de son objectivité et du même coup, sa dignité, redevenant « libéré ».

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