Qui peut le moins peut le PLU

Publié le 22 juin 2012

Habitant un logement collectif ou une maison individuelle, vous voyez d’un mauvais œil l’opération immobilière en projet dont le mur borgne bouchera définitivement votre perspective sur Belledonne, Chartreuse ou Vercors. Voici donc, tout ce que vous auriez aimé savoir sur les permis de construire grenoblois sans jamais avoir osé le demander.

L’histoire commence en décembre 2011 où le promoteur en charge de la réalisation de l’immeuble qui va vous gâcher la vie, dépose une demande de permis de construire. Ce permis est accordé le 31 janvier 2012 sans difficulté d’autant que le projet présente une hauteur totale de 12,3 m conformément au PLU (Plan Local d’Urbanisme). Tout va donc pour le mieux pour le promoteur, mais moins bien pour vous. Vous décidez alors de passer la vitesse supérieure en formant un recours avec l’aide d’un avocat après avoir sollicité vos voisins qui sont près d’une centaine à signer une pétition en votre faveur. Mais vous sentez bien que la situation est encore très fragile.

Alors le jeudi 5 mars, à quelques semaines de scrutins nationaux, il vous vient l’idée géniale d’inviter à un apéritif convivial, la députée sortante de votre circonscription qui n’est autre que G. Fioraso. La voilà donc, constatant le trouble que pourrait occasionner pour vous l’immeuble en projet. La future ministre repart convaincue et précise que vous aurez de ses nouvelles dès le lendemain. Vendredi 16 mars en effet, quelle n’est pas votre surprise d’entendre au téléphone l’adjoint à l’immobilier, Ph. Falcon de Longevialle en personne, vous annoncer que finalement, le promoteur a décidé de retirer son permis de construire. Lundi 19 mars, le promoteur confirme cette excellente nouvelle par un courrier adressé au service urbanisme de la ville. Enfin, mardi 27 mars, l’adjoint à l’immobilier signe pour le maire un arrêté de retrait de permis de construire.

Moralité : contrairement à ce que disent communément les élus de la majorité municipale, un retour sur les décisions prises est toujours possible et jamais figé ou non négociable. La preuve est ainsi faite que tous les projets en cours à Grenoble, que combattent de nombreux Grenoblois avec l’association « Vivre à Grenoble » peuvent être remis en cause et faire à tout le moins l’objet d’un moratoire.

Rajoutons pour ne pas faire de jaloux, que le maire s’est aussi empressé, entre les deux tours des élections législatives, de faire surseoir à la délivrance d’un permis de construire, lui aussi contesté par des voisins. Les périodes électorales sont propices à ce genre d’exercice démontrant que le clientélisme est le fond de commerce de cette majorité.

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