Enquête publique sur le SCOT, dernier délai le 4 juillet

Publié le 30 juin 2012

Il est important de donner son point de vue dans les registres d’enquête publique, notamment pour des projets qui ont des implications fortes sur la vie quotidienne des habitants de l’agglomération. Seul le document DOO (document d’orientation et d’objectifs) est contraignant dans sa déclinaison au niveau communal, en particulier quand les élus doivent élaborer des documents de planification tels que le PLU (Plan Local d’Urbanisme). C’est donc par rapport à ses propositions ou manques qu’il faut réagir.

Les recommandations sont assez générales et laissent place à une certaine latitude dans les applications, mais sur certains dossiers la vigilance est de mise quant aux positions contraignantes, soit en positif, soit en négatif. En voici quelques unes (non limitatif).

Construction de logements neufs (page 180)

Il est indiqué des chiffres de constructions neuves imposés pour les 6 à 10 ans à venir dans les différentes zones de l’agglomération. Ces chiffres qui proviennent d’analyses qui datent de plus de 10 ans n’ont pas été réactualisés et ne prennent pas en compte la restructuration possible de la répartition des ménages dans le logement ancien. Croire que c’est par le logement neuf que seront réglés les problèmes de décohabitation, de logement des familles en centre ville… est une illusion. En revanche le logement neuf social ou le logement neuf de qualité à un prix abordable est essentiel pour lutter contre la spéculation immobilière. Le DOO devrait donc imposer des chiffres contraignants sur ces types de logements qui manquent le plus quand on connaît la frénésie de construction qui fait déraper dangereusement les prix à Grenoble et ne rien imposer pour le reste des logements neufs.

Pour Grenoble il est imposé au moins 6,5 logements neufs pour 1000 habitants, soit plus de 1000 logements neufs par an. Sur 10 ans, avec la densité choisie par la majorité municipale de 100 logements à l’hectare, il faudrait mobiliser 100 hectares ultra densifiés. Ce chiffre n’est pas acceptable, il faut qu’il soit retiré du DOO. La ville de Grenoble est déjà très dense par rapport au reste de l’agglomération qui compte en moyenne moins de 50 logements à l’hectare. Il est envisageable de proposer ponctuellement une augmentation mesurée de la densification (70 logements à l’hectare par exemple). L’effort doit être réparti dans l’agglomération de manière à construire plus sur les espaces les moins denses. Grenoble a déjà fait des efforts bien supérieurs à ceux des communes de l’agglomération, maintenant il faut calmer les ardeurs du maire et de son adjoint à l’immobilier. Le DOO devrait imposer pour Grenoble, de 350 à 450 logements sociaux et 250 à 300 logements par an à des prix abordables sur les 10 ans à venir.

Sur les déplacements

La carte de la page 240 exclut d’ici à 2030 tout projet de contournement nord de l’agglomération. Face à la campagne « stop bouchons » de la CCI et autres institutions, il est important de réaffirmer clairement cet abandon. Par contre il est indiqué : « aménagement de l’A480 et restructuration échangeur du Rondeau ». A ce sujet il est important de protester contre l’élargissement de l’A480 proposé par l’Etat, le conseil général, la Métro et Grenoble. Il est utile d’appliquer les recommandations de la page 241 : « Au regard des orientations et objectifs du PADD et du DOO et, entre autre, de ceux précédemment cités, les maîtres d’ouvrages et gestionnaires de voirie veilleront à concevoir l’aménagement et la conception technique des infrastructures routières de manière à ce qu’elle conduise, entre autre, à des vitesses de l’ordre de l’ordre de : 70 km/h sur les sections les plus chargées des autoroutes et voies rapides dans l’agglomération grenobloise. »…

« Au regard des orientations et objectifs du PADD et du DOO et, entre autre, de ceux précédemment cités, les maîtres d’ouvrages et gestionnaires de voirie veilleront à inscrire les projets de voiries nouvelles et/ou d’augmentation de la capacité des axes existants dans une stratégie globale permettant de compenser l’augmentation de l’offre routière par sa réduction dans les espaces que le projet permet de délester. »

Et à la page 242 : « Les aménagements sur le réseau autoroutier dans le cœur de l’agglomération grenobloise et à ses abords devront s’inscrire dans le cadre d’une stratégie globale de réduction du trafic à l’échelle de cet espace. Au regard des orientations et objectifs du PADD et du DOO et, entre autre, de ceux précédemment cités, les maîtres d’ouvrages et gestionnaires de voirie veilleront entre autre à concevoir les projets routiers de manière à ne pas générer une hausse du nombre de personnes exposées aux pollutions et nuisances liées au trafic »

Il faut aussi renforcer les positions sur la politique de stationnement qui sera ensuite déclinée dans les PLU (voir pages 242 et 243) en veillant au stationnement des résidents qui est parfois maltraité.

« L’organisation du stationnement public (hors parkings relais) devra respecter les objectifs suivants :

Ne pas augmenter (voire réduire) le nombre de places de stationnement public disponibles dans le cœur de l’agglomération grenobloise et dans les principaux centres urbains et d’activité de la région grenobloise bénéficiant d’un bon niveau de desserte par les transports collectifs (sauf si les projets concernent spécifiquement le stationnement des résidents).

Dans ces espaces, affecter en priorité les places disponibles pour du stationnement de courte et moyenne durée (clientèle des commerces et services, usagers des équipements, artisans et professionnels en déplacement, etc.), limiter le nombre de places gratuites disponibles pour les automobilistes « pendulaires » (stationnement à la journée à proximité du lieu de travail) ; et préserver des places pour les résidents. »

Concernant le développement commercial

Il faut insister sur la mise en place de commerces de proximité et sur la limitation des grandes surfaces dont le développement aurait dû être maîtrisé. Malheureusement les recommandations du schéma directeur (ancêtre du SCOT) n’ont pas été suivies d’effet comme on l’a vu par exemple avec le projet de la ZAC Neyrpic à Saint Martin d’Hères.

Mots-clefs : , , , ,

Le commentaires sont fermés.