STMicroelectronics organise le chômage partiel à Crolles

Publié le 14 septembre 2012

STMicroelectronics vient d’annoncer un nouveau déclenchement du chômage partiel pour le 4ème trimestre 2012, qui touchera les sites de Crolles en France et de Catane en Italie. Dans l’unité de production dite « Crolles 200 », il est prévu 7 jours de chômage partiel et un arrêt de la production du 24 décembre 2012 au 2 janvier 2013. Quant à « Crolles 300 » il est envisagé 10 jours de chômage partiel par rotation du 29 septembre au 21 décembre et arrêt de la production du 21 décembre au 2 janvier 2013.

Par ailleurs, le management de ST aurait indiqué lors d’une rencontre avec le syndicat Italien UGL que ces mesures pourraient ne pas être les seules prises par l’entreprise pour surmonter ce dernier trimestre 2012 et que le PDG de ST, Carlo Bozotti, allait annoncer cette semaine la réorganisation globale de la société et le bouleversement de son modèle industriel actuel.

Ces annonces peu encourageantes laissent craindre un plan de licenciements en préparation. Le programme « nano2012 » qui faisait suite à « Alliance » prévoyait un fort développement de l’emploi à Crolles, la réalité est tout autre et c’est à une stagnation que l’on assiste.

La Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Isère a commandé une étude sur « l’Analyse de l’impact de STMicroelectronics sur l’emploi et le pôle économique Grenoble-Isère ». La CCI a rendu public le 4 juillet 2012, le rapport du cabinet Reverdy et associés, qui avait déjà travaillé sur le sujet il y a quelques années (télécharger le rapport en ligne).

Ce rapport est intéressant car il donne de nombreux chiffres sur la filière de la microélectronique dans le monde et dans notre région.

Le rapport conclu : « La filière industrielle grenobloise liée à ST mobilise environ 8250 emplois directs et indirects. Cette filière a en outre des retombées positives. Chaque année, le revenu apporté par les unités grenobloises de STMicroelectronics irrigue l’économie et crée, selon nos estimations, environ 8800 emplois induits au niveau régional et presque autant au niveau national. » Ceci ne constitue pas une surprise et remet même en cause les chiffres avancés par certains selon lesquels ces types d’investissements génèrent un « grand ruissellement » en matière d’emplois sur l’ensemble de la région.

Les vrais chiffres de l’emploi à Crolles sont également très instructifs.

Le tableau présente l’évolution de l’emploi à ST Crolles et Grenoble depuis 1992

Depuis 2006, l’emploi est constant ou en légère diminution, ce qui n’est pas conforme aux engagements pris par ST avec les pouvoirs publics. En 2010 les syndicats avaient indiqué que ST ne créait plus d’emploi à Crolles. Cette étude le confirme. Dans la convention « nano2012 » ST s’engageait à créer 660 emplois nouveaux, ce qui n’est pas le cas.

Par ailleurs, l’Etat et les collectivités locales ont subventionné ces sociétés privées de la région grenobloise à hauteur de plus de 500 millions d’euros (opérations « Alliance ») : parmi les sociétés bénéficiaires de ces subventions conjointement à STMicro et au CEA, figuraient Freescale-ex Motorola et NXP-ex Philips qui ont fermé boutique à Crolles après les avoir empochées. NXP a procédé à 450 licenciements en France et Freescale à Toulouse a licencié l’été dernier 397 personnes : c’est ça aussi le « grand ruissellement » des profits.

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