Moi MD, par Moi-même Désigné

Publié le 22 septembre 2012

Le 28 août dernier, dans un courrier adressé aux députés et sénateurs du Parti Socialiste, Martine Aubry invitait chacun d’eux à respecter son engagement de démissionner au plus tard en septembre 2012 de son mandat exécutif local (municipal, départemental, régional), s’il choisissait bien entendu de rester parlementaire. Parmi eux, on trouve A. Vallini (Sénateur-Président du Conseil général de l’Isère) et Jacques Chiron (Sénateur Adjoint au maire), muets comme des carpes jusqu’à ce jour, et Michel Destot (Député-Maire de Grenoble) qui, titillé depuis quelques semaines a fini par sortir du bois pour s’expliquer. Dans une interview donnée le 17 septembre au quotidien régional, qu’il reprendra pour une grande part en Conseil Municipal le soir même, il estime cette question de cumul des mandats non prioritaire.

Il ne s’est jamais engagé sur une date, d’ailleurs il est pleinement maire et pleinement député (en n’ayant déposé ni rapport ni projet de loi depuis belle lurette). Où l’on découvre un clone de superman capable sans forcer d’occuper des fonctions 48h sur 24h, sans compter la présidence des maires des grandes villes de France, celle précédemment du GART (Groupement des Autorités Responsables de Transport), la vice présidence de la Métro, la mission que lui a confiée le gouvernement… et l’on en passe. Sans aucune retenue, il affirme « qu’il n’a jamais été question de multiplier les mandats », on se disait aussi… Quant à l’avenir « il n’a jamais été question d’un quatrième mandat ». La raison poindrait-elle son nez ? Pas tout à fait car il ajoute aussitôt « si toutes les conditions de succession sont réunies ».

Son altesse royale, qui a depuis longtemps oublié que ses mandats républicains lui avaient été confiés par les Grenoblois, va incessamment s’occuper de sa succession au trône et aux conditions pour la réussir. C’est donc lui et lui seul, entouré d’un petit cercle de barons qui la prépare. Le parti socialiste ? Ses militants de base doivent sûrement apprécier cette conception de non démocratie non participative, ou l’un de ses membres ou revendiqué comme tel, non content de s’auto désigner, décide seul de son successeur.

A propos, combien de mandats Michel Destot, et sur quelle durée ? Plus de 60 ans cumulés ? Rien d’étonnant à voir se creuser le fossé qui le sépare (mais il en est d’autres dans ce cas) de la vie quotidienne de ses administrés.

Bien naïfs ceux qui croyaient au miracle d’une décision, quelle qu’elle fut, en septembre 2012. En 2014, les Grenoblois seraient bien inspirés de lui faire comprendre que ce sont eux et eux seuls qui choisiront son successeur. En tout état de cause le dauphin que se choisira M. Destot sera marqué par cette continuité et comptable de son bilan négatif. On ne met pas de vin nouveau dans de vieilles outres !

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