Au menu, réécrire l’histoire

Publié le 29 septembre 2012

La politique des cantines scolaires célébrée en 4/3 dans toute la ville : une « nouveauté » pourtant vieille de 5 ans ! (Photo tous droits réservés)

En janvier 2008, le magazine national spécialisé « Cuisine Collective » consacrait un long article à la restauration municipale à Grenoble. Donnant la parole au directeur et à la diététicienne de la Ville cette dernière évoquait la commission composée entre autres du médecin scolaire, des fédérations de parents et de délégués de parents d’élèves… en vue de l’élaboration des menus servis en restaurants scolaires. Elle précisait également « depuis deux ans, nous multiplions les aliments bio en programmant régulièrement un repas bio et en introduisant deux composants bio par semaine ». Le magazine observait enfin que pour la politique menée auprès des enfants tout était prétexte à « manger mieux et à l’expliquer » (Semaine du goût, semaine fruits et légumes, petits déjeuners sportifs avant les sorties de ski…).

En septembre 2012, dans sa dernière livraison (N° 152), le journal municipal « Les Nouvelles de Grenoble » qui n’a de nouvelles que le nom, publie, rentrée scolaire oblige, un encart sur la restauration scolaire intitulé « Le bio s’invite à table ». Une vraie révolution si l’on en croit cet article ! « La Ville est engagée dans une mission d’éducation alimentaire… une décision prise l’an dernier avec l’appui des diététiciens, mais aussi avec les parents invités à participer aux commissions « menus » . « …soucieuse de l’équilibre nutritionnel des enfants, Grenoble a fait le choix d’être en pointe … et cet effort sera amplifié cette année avec deux plats bio par semaine… ». 5 ans se sont écoulés entre les deux articles, et le dernier présente comme une nouveauté ce qui existait déjà : en résumé rien n’a changé. On pourrait multiplier les exemples qui pointeraient cette propension de la majorité municipale (à l’instar de J. Chiron, article du même jour) à tromper, mentir, ou réécrire l’histoire sans scrupule, le journal servant de chambre d’écho.

93 photos couleurs minimum (hors couverture) pour 50 pages illustrées de quelques textes, « les Nouvelles de Grenoble » disent les lieux communs d’une ville jeune, dynamique, high-tech, moderne, lisse, sans aspérité où le sourire est toujours de mise. Il serait sacrilège et dérangeant ne serait-ce que d’évoquer pauvreté ou difficultés. Voilà une ville où tout va bien. Dormons tranquilles braves gens, nos élus et les nouvelles de Grenoble veillent sur nous !

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