Alpexpo : ça vire au cauchemar !

Publié le 21 décembre 2012
Tous droits réservés (photo DR)

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Janvier 2009, l’indétrônable directeur du Palais des Sports de Grenoble devient également Directeur général de la SAEML (Société Anonyme d’Economie Mixte Locale) Alpexpo. Deux fonctions menées de front, pas de quoi inquiéter notre homme au caractère bien trempé. A qui on a confié le mandat social de la société. Dit autrement G. Chanal a carte blanche, et avec lui Alpexpo n’a qu’à bien se tenir. On allait voir ce que l’on allait voir ! Et on a vu !

Comme nous l’avons déjà évoqué dans un article du 22 juin dernier : un wagon de licenciements, des procédures judiciaires engagées par des salariés pour harcèlement, d’autres encore en appellent au maire qui après les avoir reçus, ne tarit pas d’éloges à propos de G. Chanal qu’il juge « indispensable ». Mais fin 2011, celui-ci démissionne non sans un petit pécule de 40 000€ (juste récompense pour services rendus), laissant derrière lui un équipement à la dérive. Après bien des tergiversations et un premier rapport aux indices inquiétants la ville, sans grand enthousiasme, met en place une MIEP (Mission d’Information, d’Evaluation et de Prospective) à laquelle participent deux membres de l’opposition, un de droite et H. Sabri pour le Groupe d’élus Ecologie et Solidarité. Le rapport de la MIE rendu public en conseil municipal le 17 décembre dernier est accablant.

Fin 2012 les capitaux propres d’Alpexpo sont négatifs à hauteur d’environ 2,5 M€ ! Ceci est dû aux pertes cumulées de 420 k€ en 2009 et 2010 et surtout au trou de 2,4 M€ pour l’exercice 2011 et d’environ 1M€ en 2012. Résultat, les actionnaires devront dans les prochains mois, participer à la recapitalisation de la SEM pour un montant d’environ 4 M€ soit 1,4M € pour Grenoble. Le directeur général qui a refusé d’être auditionné par la MIEP n’a fait l’objet d’aucune sanction. Mais on peut comprendre sa mauvaise volonté à la lecture du rapport qui pointe les : « manquements constatés, absence de procédures rigoureuses de comptabilité, de politique de réduction des effectifs qui s’est accompagnée d’un recours accru à des prestataires extérieurs, de versements de nombreuses indemnités pour licenciements et ruptures conventionnelles, de politique commerciale inadaptée, bons de commandes édités après la date de la prestation voire de la facturation, absence de mise en concurrence des prestataires, gouvernance de l’entreprise individualisée autour de la personne de l’ancien directeur général mandataire social ». Arrêtons- là cette liste encore longue que H. Sabri a déroulé en séance du conseil municipal dans un silence rare demandant en fin d’intervention que le maire saisisse la Chambre Régionale des Comptes (CRC). A cette heure tous les membres de la majorité, gênés aux entournures, n’avaient d’yeux que pour les objets posés devant eux, debout ils auraient fixé le bout de leurs chaussures. Dans ce climat pesant, aucun n’osera prendre la parole, pas même le maire dont le mutisme était tout à coup devenu lui aussi « indispensable ». Sans doute pensait-il déjà à Nice où il se rendra en février prochain pour participer à un débat ayant pour thème « l’Ethique et l’Argent ». Seul, l’omnipotent premier adjoint, incarnation du couteau suisse de la politique locale, est intervenu en s’engageant à saisir la CRC, alors qu’il n’en a pas la compétence, n’étant pas maire !

Deux jours plus tard, l’ancien directeur général mandataire social d’Alpexpo, immuable directeur du Palais de Sports répondait à l’invitation de France Bleu Isère pour pérorer sur la venue de J. Halliday. Sujet autrement plus important que les pertes affichées par Alpexpo. Il ne nous reste plus qu’à remercier pour leur contrôle et leur extrême vigilance la majorité municipale dans son ensemble, J. Safar le 1er adjoint chargé entre autres de la gestion déléguée, le conseil d’administration d’Alpexpo, son président A. Pilaud et par dessus tout le maire de Grenoble qui reste « indispensable ». Nous veillerons à ce que l’engagement pris par J. Safar de saisir la Chambre Régionale des Comptes, ne reste pas une fois encore lettre morte.

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