La situation financière de Grenoble est bonne

Publié le 11 janvier 2013

tirelireLa situation financière de la ville de Grenoble n’a jamais été aussi bonne depuis plus de 20 ans. Un gros effort de redressement a été entrepris à partir de 1995 par les majorités de gauche et écologiste après le passage dévastateur de la corruption. La situation s’est améliorée années après années sans augmentation nette des taux des impôts. En 2009, il n’y avait donc nul besoin d’augmenter violemment les impôts. La majorité gauche-droite a préféré le confort à la sobriété et la plupart des Grenoblois ont subi douloureusement cette cure.

Voici un survol de l’évolution de la situation financière de Grenoble qui montre cette évolution vers une situation financière qui s’améliore au fil des ans.

Premier rappel important : la dette de la ville de Grenoble (budget principal seul) a été très fortement augmentée durant les deux mandats d’A. Carignon (1983-1995), surtout pendant le premier. Cette augmentation n’était pas due à un fort niveau d’investissement mais à un gaspillage d’argent en fonctionnement. Ensuite la dette a continué à croître légèrement pour finalement se stabiliser.

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Dans les graphiques qui suivent, sont présentées des données financières des comptes consolidés : budget principal et budgets annexes depuis 2002.

La dette consolidée est stable à 375 M€.

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La ville de Grenoble est effectivement plus endettée que la moyenne des villes de la même strate, mais elle gère cette dette dans de bonnes conditions depuis des années.

Les analystes financiers utilisent un indicateur pour vérifier l’aptitude à gérer la dette, c’est la capacité de désendettement, qui représente la durée (en année) qu’il faudrait à la collectivité pour la rembourser complètement si elle n’investissait plus. C’est le ratio entre le stock de dette et l’autofinancement brut (la différence entre recettes et dépenses de fonctionnement).

Au-delà de 15 ans pour une capacité de désendettement, c’est dangereux. En 1994, sous la municipalité Carignon la ville de Grenoble s’est trouvée dans une situation catastrophique puisque sa capacité de désendettement était infiniment longue (l’autofinancement brut était négatif ce qui est interdit). Une gestion rigoureuse a permis de sortir de cette ornière sans augmenter les taux des impôts et en réembauchant même un peu de personnel, car les centaines d’emplois municipaux détruits avaient mis en péril le fonctionnement des services publics. Pour théoriser cette dégradation on avait inventé le concept de « ville maigre ».

A partir de l’année 2003 la ville est sortie de la zone rouge foncé et a amélioré lentement sa capacité de désendettement. Par rapport aux autres grandes villes comparables, sa capacité de désendettement est seulement d’une année supplémentaire.

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Les investissements (comptes consolidés)

Le niveau d’investissement consolidé est stable à environ 65 M€ par an. La ville a vécu correctement avec une épargne nette voisine de zéro durant de nombreuses années. Il n’y avait aucune nécessité de l’augmenter fortement d’autant qu’un certain nombre d’investissements ne sert pas à l’amélioration des services aux habitants, notamment l’aide aux développements high-tech qui doivent trouver leurs éventuels financements ailleurs (Europe, Etat, région).

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Les impôts locaux

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Jusqu’en 2009, les recettes tirées des impôts locaux augmentaient de 2,5 à 3% par an sans changer les taux ce qui permettait à la ville de compenser à la fois l’inflation et les diminutions des dotations de l’Etat et avec des efforts de gestion, de boucler correctement ses budgets. Il faut noter qu’en 2005 lors du transfert des ordures ménagères à la Métro, alors financé en grande partie par la TEOM (Taxe d’Enlèvements des Ordures Ménagères), la ville n’avait pas pour autant diminué de 4 M€ ses impôts. En revanche, en 2009, elle a récupéré 0,8 M€ attribués en compensation par la Métro, somme payée par les Grenoblois par une nouvelle augmentation de la TEOM !

Avant l’augmentation brutale des taux des impôts de 2009, les contribuables avaient donc déjà été appelés à un effort non négligeable (4 à 5 M€) pour financer le budget de la ville, indirectement par la TEOM.

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