Les arbres qui cachent les affaires

Publié le 11 janvier 2013
Disparition des arbres sur le site du futur hôtel

Disparition des arbres sur le site du futur hôtel

D’un coup d’un seul, on a fait place nette en abattant encore une quarantaine d’arbres (ceux-là n’étaient pas malades) à l’angle de la rue Hoche et du Boulevard Gambetta, et ici comme ailleurs, certains diront encore que c’est pour la bonne cause. Sur cet emplacement destiné initialement à « un équipement public structurant » (culturel, social, espace vert…) dans le cadre des aménagements de la Caserne de Bonne, et après quelques péripéties (voir notre article du 8 avril 2011), les engins de chantiers sont entrés en action. Au regard de leur absence de réaction, les habitants comme les Unions de Quartiers semblent se satisfaire de ce que le promoteur privé SAS VINCI Immobilier ampute le Parc Hoche de quelques 1300 m2 pour y implanter un Hôtel 4 étoiles de 138 chambres avec locaux d’activités en rez de chaussée dont l’ouverture est envisagée en mars 2014. Un hôtel haut au double sens du terme, en gamme et par sa dimension, 26 m de hauteur environ ce qui conduira à fermer un peu plus la vue et l’accessibilité du public au parc.

Nous avions déjà dit ici à quel point l’adjoint à l’immobilier de la ville de Grenoble, initiateur du projet, défendait mordicus l’idée que sans hôtel 4 étoiles Grenoble et son tourisme (congressistes et hommes d’affaires s’entend) mourraient de leur belle mort et qu’en conséquence il fallait accroître la capacité hôtelière de la ville. Nous indiquions également combien notre homme se voyait démenti par un audit commandé à la fois par la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie), la ville de Grenoble, la Métro, la Région et le Club des Hôteliers, qui précisait que d’une manière générale, la majorité des hôtels grenoblois disposaient des équipements nécessaires à l’organisation de séminaires et réunions. Et qu’en tout état de cause, il fallait envisager un schéma à l’échelle de l’agglomération, ce qui bien entendu n’a pas été réalisé. Morale de l’histoire : « commandez des audits et autres études, et surtout n’en tenez pas compte ».

A l’heure où Alpexpo et donc Alpes Congrès est en pleine tourmente, cet hôtel est décidément le « bienvenu ». Mais faisons confiance à ses concepteurs qui le conçoivent comme « révolutionnaire ». Ces deux retraités du groupe ACCOR, Paul Dubrule et Olivier Devys ont fondé en janvier 2012 les marques OKKO Hôtels (pour le haut de gamme, ce qui sera le cas à Grenoble) et ELKO pour les hôtels dits « low-coast ». Une entreprise qui est évidemment « citoyenne » forcément « éco-responsable » et qui ne recule devant aucun sacrifice en faveur du personnel « nous formons notre personnel au-delà du minimum requis ». On ne s’étonnera donc pas qu’avec de tels « fondamentaux », l’un d’eux, Paul Dubrule soit un grand patriote, amoureux de la France et le prouve en étant exilé fiscal et résidant en Suisse. Mais les affaires elles, se font en France. Pas de quoi perturber la majorité municipale !

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