Dossier : pollution atmosphérique, haro sur les particules fines !

Publié le 1 février 2013

L’air respiré à Grenoble est nocif pour la santé à cause de nombreux polluants, notamment les particules fines provenant des transports (diesels) et aussi du chauffage au bois par des poêles de mauvaise qualité.

C’est le moment de poursuivre la réduction de la circulation automobile et d’abandonner définitivement les projets d’élargissement de l’A480 et de prolongement de l’autoroute A 51.

La règlementation sur la qualité de l’air est fixée par le décret du 21 octobre 2010 qui transpose la règlementation européenne (l’unité est le microgramme soit le millionième de gramme).

Réglementation pour les particules inférieures à 10 microns (PM10) :

  1. Objectif de qualité : 30 microsg/m3 en moyenne annuelle civile ;
  2. Seuil d’information et de recommandation : 50 microsg/m3 en moyenne journalière selon des modalités de déclenchement définies par arrêté du ministre chargé de l’environnement ;
  3. Seuil d’alerte : 80 microsg/m3 en moyenne journalière selon des modalités de déclenchement définies par arrêté du ministre chargé de l’environnement ;
  4. Valeurs limites pour la protection de la santé :
    1. 50 microsg/m3 en moyenne journalière à ne pas dépasser plus de trente-cinq fois par année civile ;
    2. 40 microsg/m3 en moyenne annuelle civile.

Particules fines inférieures à 10 microns à Grenoble depuis le 1er novembre 2012

On voit sur le graphique ci-dessous que le seuil d’information est souvent dépassé et qu’on frôle parfois l’alerte en étant très loin de l’objectif de qualité.

jan2013PollutionAirGrenoble

Pour les particules fines inférieures à 2,5 microns (PM 2,5), la règlementation est moins précise car en cours de finalisation :

Obligation en matière de concentration relative à l’exposition : 20 microsg/m3 à atteindre en 2015 ;

  • Objectif de qualité : 10 microsg/m3 en moyenne annuelle civile ;
  • Valeur cible : 20 microsg/m3 en moyenne annuelle civile

A Grenoble, la réalité est pire pour ces PM 2,5 que pour les PM10, voir le graphique ci-dessous pour le début de l’année 2013 :

jan2013PollutionAirGrenoble2

Conclusion, l’air de Grenoble n’est vraiment pas bon pour la santé, il y a trop de micro et nano-particules dans l’air que nous respirons. Vous avez dit ville attractive et compétitive !

L’institut de veille sanitaire (INVS) a rendu public un dossier sur la pollution atmosphérique. Le bulletin épidémiologique du 8 janvier 2013 (20 pages), fait le point sur les dernières recherches à ce sujet qui confirment, après plus de 10 ans de preuves accumulées, les impacts très négatifs de la pollution atmosphérique, notamment des particules fines, sur la santé. Près de deux ans d’espérance de vie pourraient être gagnés dans les villes les plus polluées d’Europe si les niveaux de pollution étaient ramenés à ceux préconisés par l’OMS.

« Au niveau européen, les projets Apheis (Air Pollution and Health European Information System), puis Aphekom (Air Pollution and Health in Europe: Knowledge and Communication), coordonnés également par l’InVS, ont évalué l’impact sanitaire de la pollution dans 25 villes européennes, notamment 9 villes françaises et plusieurs grandes villes européennes comme Londres, Bruxelles, Bucarest, Budapest, etc. Les derniers résultats présentés en 2011  montrent les gains substantiels qui pourraient être réalisés en améliorant la qualité de l’air la pollution atmosphérique urbaine : 19 000 décès évités par an, correspondant à 31.5 milliards d’euros d’économie de dépenses de santé et de perte de la qualité de vie, si les niveaux de particules fines étaient ramenés aux valeurs guides de l’OMS. »

« Les nombreux éléments de preuve déjà disponibles quant aux effets de la pollution atmosphérique sur la santé constituent une base solide pour les actions et les politiques de réduction de la pollution. Ces éléments sont actuellement en cours de révision par la Commission européenne (projet de l’OMS « Données relatives aux aspects sanitaires de la pollution atmosphérique en vue de réviser les politiques de l’UE, REVIHAAP »). La révision, en 2013, des politiques de l’Union européenne relatives à la qualité de l’air devrait être une bonne occasion pour élaborer des politiques efficaces et fondées sur des faits pour la protection de la santé en Europe. »

La France est particulièrement en retard sur l’application des normes actuelles (elle va devoir payer de lourdes amendes), il serait temps de prendre des mesures efficaces au niveau national et local pour diminuer la pollution atmosphérique, cela passera nécessairement par l’organisation d’une baisse importante du trafic automobile. A Grenoble cela implique que les projets d’élargissement de l’A480 ou la relance de l’A51 doivent être abandonnés.

Annexes

Les militantEs et éluEs de l’ADES ont régulièrement révélé les données sur la pollution de l’air à Grenoble et ses conséquences sanitaires et sociales, voir nos archives en ligne :

  • Conférence de presse du 3 juin 2005 : L’accroissement de mortalité par la pollution automobile confirmé
  • Conférence de presse du 17 juin 2003 : Sauvons les transports en commun et notre santé !
  • Conférence de presse du 11 mars 2003 : Tunnel sous la Bastille : mensonges à péage et à plusieurs voies !
  • Conférence de presse du 4 juillet 2002 : Nouvelles informations sur la pollution et les risques de mortalité dans l’agglomération grenobloise
  • Conférence de presse du 7 septembre 2000 : Actions contre les tunnels autoroutiers et la pollution atmosphérique
  • Communiqué de presse du 16 août 2000 : La pollution atmosphérique à Grenoble n’est pas une fatalité !
  • Conférence de presse du 13 juillet 1999 : Agir contre la pollution atmosphérique

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