Urbanisme : la Propagande au rouleau compresseur

Publié le 8 février 2013

Pas contents les Grenoblois de tous ces projets immobiliers qui ces dernières années étouffent la ville ? Pas contents de cette frénésie des promoteurs soutenus et encouragés par la majorité municipale ? Qu’a cela ne tienne.

Campagne d’affichage dans toute la ville, occupation intempestive de l’espace public place Victor Hugo pour drainer un public que l’on espère nombreux jusqu’à la Plate-Forme place de Verdun, ajoutons le hors série des « Nouvelles de Grenoble » et voilà l’opération « Grenoble Factory ». Faute de véritable dialogue avec la population, la majorité municipale utilise ainsi sa force de frappe, la communication, jusqu’à l’écœurement, avec les deniers publics ouvrant ainsi sa pré-campagne électorale.

Et l’on relit avec dépit les sempiternels propos affligeants du maire retranscrits dans le journal publicitaire de la majorité. La Presqu’île, l’Esplanade, Flaubert, Blanche Monier, Châtelet, tout y passe « Un cadre de vie agréable et des services publics de qualité » nous dit le maire qui ajoute « Tous ces projets participent d’une seule et même vision de la ville » Et l’on attend toujours de savoir laquelle. « La population est régulièrement sollicitée. Certaines démarches de concertation se poursuivent ainsi pendant plusieurs années afin de mieux connaître les attentes des habitants ». Voilà une affirmation que nous qualifierons de mauvaise foi pour faire preuve de mesure, et qui devrait intéresser toutes les Unions de Quartiers, les Conseils Consultatifs de Secteurs, les collectifs d’habitants, les associations qui se sont constituées ces dernières années telles « Vivre à Grenoble »  faute d’être entendues par la majorité municipale.  Mais le maire ne s’arrête pas en si bon chemin et dit à propos de Châtelet, Abbaye et Villeneuve « …il ne peut pas y avoir de quartiers relégués » pour quelques lignes plus loin, souligner à propos de la Presqu’île « Une telle concentration d’étudiants et de chercheurs sur un espace aussi vaste, réunissant demain, aux côtés des entreprises, des universités, des logements, des équipements et des commerces, va consacrer un quartier qui aura une longueur d’avance ».

Quel est donc l’objectif de cette urbanisation débridée selon lui : « Il ne s’agit pas pour nous d’augmenter la population mais simplement de maintenir un nombre suffisant d’habitants pour pouvoir conserver des équipements de proximité et des commerces ». Bizarre comme raisonnement, surtout quand on voit que la politique municipale est incapable de maintenir les commerces de proximité dans les quartiers, sans parler des équipements publics qui se dégradent. Cette politique d’urbanisme chasse les habitants vers le périurbain car elle augmente la spéculation immobilière, accélérant les hausses des prix des logements et des loyers. C’est une ville pour les riches qui se prépare si on n’y met pas un coup d’arrêt.

Enfin, toujours dans cette même revue, on apprend par J. Safar le 1er adjoint que Villeneuve va devenir un éco-quartier. Car, pour être branché il faut tout peindre en « vert » et user et abuser des termes « éco » « éco-cité » « éco-quartier ».

La Factory créée par Andy Warhol dans les années 1960 à New York était un atelier où pouvaient s’exprimer nombre d’artistes. En s’en inspirant avec « Grenoble Factory » l’imposture de la majorité municipale consiste à faire croire aux Grenoblois qu’ils seraient artisans de leur ville. Elle a juste oublié qu’ils ne sont pas dupes.

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