Reconnaissons-le, concernant l’application de la réforme des rythmes scolaires, la tâche est des plus ardues. Prétendre qu’il serait possible de rendre une copie sans faute dès septembre 2013 serait tout bonnement irréaliste et présomptueux. Nous avons déjà évoqué ici les nombreux obstacles dont le premier est le financement (aucune ligne n’apparaît dans le budget 2013 de la ville) qui ne permettront pas sa réalisation à cette date, mais puisque personne ne sait encore la forme qu’elle prendra, penchons-nous sur les hypothèses qui ne sont pas légions.
La première qui semble avoir la préférence de la majorité municipale consiste à prolonger le temps de repas dite pause méridienne par des activités péri-scolaires. Or la ville est confrontée à un problème récurrent qu’elle a laissé en plan depuis 2008. Cette pause méridienne qui, pour les enfants, doit être un temps de calme et de repos s’est en réalité, du fait des sureffectifs qui obligent à des doubles voire des triples services, transformé en un temps d’excitation, de cris et de bruits. Pas les meilleures conditions de se préparer à retourner en classe. Or en guise de réponse, la ville a nommé des référents de restaurants scolaires, une décision qui au regard de l’ampleur du problème est totalement inadaptée. Du côté de l’encadrement, la qualité n’est à l’évidence, pas au rendez-vous et cela se conçoit aisément puisqu’il n’existe aucun cadre d’emploi de référence. On ne blâmera donc pas les étudiants qui, en occupant cette fonction, voient là l’occasion d’augmenter un peu leurs ressources.
Sortis de la restauration scolaires, les enfants entreraient ensuite dans la phase péri scolaire, sans que l’on connaisse à ce jour ni le contenu ni, là encore, le type d’encadrants. S’agira-t-il des mêmes personnels que ceux de la pause méridienne ? Ou d’autres ? Dans quels locaux se dérouleront ces activités ? On pense notamment aux écoles qui pour répondre à l’augmentation des effectifs se sont vus amputer de leurs espaces communs par la ville qui les a utilisés pour créer de toutes pièces des classes supplémentaires. Une façon comme une autre de ne pas construire d’école.
Questions, interrogations, incertitudes, que l’on retrouve bien sûr en écoles maternelles avec des spécificités qui ne peuvent être mises sur le même plan que les écoles élémentaires.
La deuxième hypothèse repose sur le fait de reporter les activités péri scolaires après la classe, c’est à dire après 15h45 jusqu’à 16h30. Cette hypothèse ne résout pas plus que la précédente les questions déjà posées et se heurte de surcroît à l’avis des chrono-biologistes qui affirment que l’enfant est dans les meilleures dispositions scolaires entre 15h et 17h.
La dernière hypothèse qui n’en est pas vraiment une, résiderait dans le fait de commencer les cours à 9h (sachant que pour tranquilliser les parents la garderie serait assurée comme aujourd’hui) jusqu’à 12h. La pause méridienne serait prolongée d’un quart d’heure pour une reprise de la classe à 14h jusqu’à 16h30. Voilà un petit subterfuge, à moindre frais pour la ville, mais qui viderait la réforme de son sens. On n’ose imaginer qu’elle puisse faire partie d’une quelconque réflexion.
On l’a bien compris, pour bon nombre de dossiers, cette majorité municipale a tendance à confondre vitesse et précipitation, mais là, en l’occurrence il ne peut s’agir ni de l’une ni de l’autre. Rien ne presse. Pourquoi vouloir à tout prix commencer en septembre 2013. Quelle mouche a donc piqué les élus ? Serait-elle de nature politique ? A lire l’adjoint à l’éducation force est de constater que cette question se justifie : « Le fait de reporter c’est prendre un gros risque parce que l’année 2014 est une année électorale » Quel risque et pour qui ? Il poursuit « Cela va être délicat pour une ville de travailler sur cette réforme, sans avoir de préoccupation électorale derrière »Voilà qui se précise ! « Et cela voudrait dire, laisser à une nouvelle municipalité, parce qu’elle peut changer, la charge de mettre en place à partir du mois de mars une nouvelle organisation pour septembre » Horreur ! Comment supporter que d’autres puissent agir après vous ? Et pour conclure « Je trouve que ce n’est pas responsable ». Un bel aveu en effet !
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