ZSP… Qu’est ce que c’est ?

Publié le 16 mars 2013

CRSaMC2Ça y est, la ZSP (Zone de Sécurité Prioritaire) est mise en place dans certains quartiers de Grenoble (Teisseire, Villeneuve, Mistral) et d’Echirolles (Villeneuve). On ne peut qu’espérer sa pleine réussite car la dégradation de la sécurité des personnes (et des biens) dans certains secteurs devient insupportable pour de nombreux habitants. Est-ce que la ZSP va régler les problèmes ?

La circulaire du ministre de l’intérieur du 30 juillet 2012 aux préfets précise ce que veut le gouvernement avec ce dispositif.

« Il s’agit de répondre, au plus près, aux préoccupations de nos concitoyens, souvent parmi les plus démunis, confrontés dans de quartiers urbains ou dans des territoires ruraux à la délinquance, à la violence et aux trafics de toutes sortes qui sapent les fondements même de notre société et mettent en péril le lien social.

Les réponses qu’ils attendent de l’Etat se situent au-delà d’interventions coups de poing ou d’initiatives spectaculaires. Si une opération policière réactive ou d’envergure se justifie face à un évènement grave ayant troublé l’ordre public, la seule succession de tels modes d’intervention sans stratégie se révèle finalement improductive dans la durée… »

On sent pointer un désir de retrouver une certaine police de proximité mais les moyens manquent !

« Cette approche renforcée doit privilégier des secteurs géographiques précis, des thématiques lourdes et concerner des publics identifiés. C’est dans ce cadre que seront mises en place… les zones de sécurité prioritaires (ZSP).

« Pour éviter une dispersion des ressources, ces actions devront être concentrées sur un nombre restreint d’objectifs, clairement identifiés… l’économie souterraine, les trafics de stupéfiants et d’armes, les violences acquisitives, les cambriolages, les regroupements dans les parties communes d’immeubles d’habitation, les nuisances de voie publique et autres incivilités. »

A Grenoble, 3 instances de pilotage ont été créées : une cellule opérationnelle des forces de sécurité intérieure, une cellule territorialisée de lutte contre la fraude et une cellule opérationnelle des partenariats.

Il est positif que le gouvernement suscite une véritable articulation entre les différents services de sécurité et de justice ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. La recherche du partenariat avec les collectivités locales est une nécessité évidente, à condition que les collectivités aient la volonté politique de prendre les problèmes à bras le corps contrairement à ce qui existe aujourd’hui.

L’analyse que fait le ministre du fonctionnement des conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) est pertinente :

« Même s’ils ont permis dans certaines collectivités la constitution de groupes de travail particulièrement dynamiques et créatifs, les CLSPD restent trop souvent un lieu d’échange sans réelle capacité décisionnelle… ».

Rappelons que le CLSPD doit être animé par le maire, il est important qu’il soit personnellement investi dans cette instance qui regroupe toutes les institutions et associations intervenant sur ces questions. Ce n’est malheureusement pas le cas à Grenoble où cette tâche a été confiée à un adjoint qui n’a pas le même poids politique.

La cellule de coordination opérationnelle du partenariat ne sera pas le CLSPD (ou au niveau intercommunal le CISPD), elle pourra être créée dans le cadre d’un groupe de travail dédié émanant du CLSPD dans une dimension restreinte afin d’en conserver le caractère opérationnel.

Pour que cette ZSP remplisse effectivement son rôle il faut qu’elle soit dotée de réels moyens. Mais elle ne pourra apporter de réponses efficaces que si la Ville engage une politique publique d’ensemble qui dépasse largement cette simple initiative. Nous y reviendrons prochainement.

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