L’indignité récompensée par une médaille

Publié le 22 avril 2013

Personne ne devait se sentir obligé de participer aux louanges unanimes qui ont salué Stéphane Hessel mort le 27 février 2013 à l’âge de 95 ans. Il reste que ce vieux jeune homme, tour à tour diplomate, ambassadeur, résistant, militant, avait su jusqu’à son dernier souffle et avec quelle énergie, montrer la voie au monde et à la jeunesse.

Ce bel ensemble était cependant terni par des propos discordants, violents et pour tout dire, indignes, publiés le jour même dans un communiqué. Richard Prasquier, son auteur, président du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) n’avait pas fait dans la nuance à propos de S. Hessel : « …sa volonté obsessionnelle de faire de Gaza l’épicentre de l’injustice dans ce monde et du Hamas, un mouvement pacifique quasiment d’assistance sociale… sa propension à grandir ou à laisser grandir par ses thuriféraires dévoués le rôle qu’il avait tenu dans plusieurs événements importants de notre histoire ainsi que par la volonté des médias de ne pas relayer ses déclarations sur la bénignité de l’occupation nazie en France… Stéphane Hessel fut avant tout un maître à ne pas penser… ». Voilà des phrases qui transpirent la haine recuite d’un président du CRIF dont on peut espérer que le moment venu il ne pourra compter sur des « thuriféraires dévoués ». Comme le dit l’écrivain québécois V.L Beaulieu « C’est par la parole qu’on devient indigne de tout ». Sont-ils nombreux ceux qui ont approuvé ces mots, faut-il compter parmi eux le maire de Grenoble qui a eu le bon goût de lui remettre la médaille d’Or de la Ville de Grenoble le 12 avril dernier ? Quel autre fait d’arme pouvait valoir à R. Prasquier une telle reconnaissance ?

La médaille d’or du déshonneur ! Stéphane Hessel en est indigné et nous avec lui.

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