Pour une politique de sécurité efficace à Grenoble

Publié le 29 juin 2013

CameraBouleconférence de presse du 24 juin 2013

Suite aux déclarations pré-électorales du premier adjoint sur l’armement de la police municipale et le développement de la vidéosurveillance, décisions qui n’ont jamais été débattues au conseil municipal, des organisations politiques dont certaines ont des élus dans la majorité municipale ont tenues une conférence de presse le 24 juin 2013 pour dénoncer ces méthodes non démocratiques et ces propositions inefficaces. Il s’agit des organisations suivantes : MRC Isère – Parti Communiste – Parti de Gauche – ADES – EELV Grenoble –Les Alternatifs. Voici leur communiqué :

Pour une politique de sécurité efficace à Grenoble

La question d’un armement de la police municipale la nuit et d’un nouveau développement de la vidéosurveillance a été posée à Grenoble. Au regard de la recrudescence des faits de violence, la sécurité urbaine est une question majeure. Même s’il s’agit principalement d’une compétence de l’Etat, la mairie a donc raison de vouloir agir. Il faut apporter non seulement des réponses urgentes mais également des solutions de long terme.

A ce titre, nous sommes nombreux à nous interroger sur l’efficacité des mesures récemment proposées, ainsi que sur la rapidité de leur annonce. Les Grenoblois et le conseil municipal doivent pouvoir se saisir de ce débat essentiel qui n’a pas eu lieu.

Concernant la vidéosurveillance : une évaluation du dispositif déjà en place depuis 2010 est en cours, mais aucun résultat n’a été rendu public. Ainsi, il nous paraît prématuré de décider de son développement. Évaluons sérieusement l’efficacité des caméras déjà installées : statistiques sur l’évolution du nombre de faits de délinquance dans les quartiers concernés et du nombre d’affaires résolues, évaluation de l’effet de « report » de la délinquance, coût complet du dispositif (caméras, maintenance, moyens humains), perception des habitants, …

Concernant l’armement de la police municipale : il ne s’agit pas d’une simple évolution « technique ». Cela conduirait à un changement de la nature même de la mission des policiers municipaux, et poserait différentes questions concernant le désengagement de la police nationale, la sécurité des agents eux-mêmes, leur formation… Il s’agit là d’un débat national non abouti et dans lequel notre ville doit inscrire sa réflexion.

Ainsi, sur ces deux sujets, il nous paraît indispensable de ne pas céder aux solutions en apparence simples à mettre en œuvre mais qui ne seraient pas réellement efficaces. Par ailleurs, la politique de sécurité ne se borne pas à ces deux sujets, il nous paraît également nécessaire :

  • d’améliorer le fonctionnement du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) ;
  • de mieux définir le partage des missions entre police nationale et police municipale ;
  • d’interroger la gestion privée de la sécurité dans nos équipements publics ;
  • de développer des moyens humains, et pas seulement de sécurité (éducateurs spécialisés, agents de médiations, …) dans tous les secteurs de la ville.

Nous pouvons avoir des nuances entre nous sur les solutions à apporter à ces problématiques. Néanmoins, nous demandons tous un véritable débat politique sur les objectifs, les moyens mis en œuvre aujourd’hui et les évolutions nécessaires. Ce débat en conseil municipal devrait être précédé d’échanges avec les grenoblois ainsi qu’avec tous les acteurs de la chaîne de la sécurité (police, syndicats, justice, associations, …) afin d’éclairer au mieux la position des élus.

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