Comme chaque année, le Parti de Gauche (PG) a tenu son Remue-Méninges fin août sur le campus universitaire. Cette année encore il était suivi des Estivales, l’Université d’été du Front de Gauche (FDG). Pour rappel : le Front de Gauche est nationalement un regroupement de neuf organisations politiques à la gauche du PS dont les deux plus importantes sont le PCF et le PG (Parti de Gauche). Le Front de Gauche comprend aussi en Isère : la Gauche Unitaire (GU), Pour une Alternative à Gauche (PAG38), le PCOF (Parti Communiste Ouvrier de France) et la Gauche Anticapitaliste (GA).
En août, le secrétaire national du PCF a mis les pieds dans le plat en appelant à la constitution de listes d’union de toute la gauche dès le 1er tour pour les municipales de 2014, alors que jusqu’à présent l’ensemble du Front de Gauche était plutôt pour une présence autonome au 1er tour pour bien se distinguer du PS avec lequel il est en désaccord complet sur la politique gouvernementale. Cette prise de position en faveur d’accords dès le 1er tour est sans doute motivée par la nécessité qu’ont l’appareil et les élus PC de renouveler leurs mandats, ceux-ci offrant la possibilité d’un financement indispensable au développement de la structure du plus vieux parti de France. La base, elle, est peut être plus critique et devra se déterminer par un vote interne courant octobre.
Le PC grenoblois a toujours passé des accords d’agglomération et de non agression avec le PS afin de conserver les mairies d’Echirolles, de Saint Martin d’Hères et de Fontaine, qui sont la base de son implantation locale. Une sorte de Yalta d’agglomération voyant le PS dire au PC : « A moi la ville centre, à vous les périphériques ». En guise de contreparties réciproques, le PS, ne cherchait pas, jusqu’à présent, à réellement gagner les mairies PC et, le PC grenoblois n’offrait alors qu’une résistance politique formelle en participant dès le premier tour aux listes du PS grenoblois. En 2008 d’ailleurs le PC de Grenoble, contre l’avis de sa base, avait accepté ainsi de faire alliance avec le PS et une partie de la droite.
Pour des raisons évidentes de cohérence intellectuelle et de clarté politique, le Parti de Gauche est en désaccord radical avec cette stratégie d’alliance dès le 1er tour. Comment avoir un discours s’opposant fermement à la politique gouvernementale et s’allier dès le 1er tour avec le PS localement, gommant ainsi l’identité de gauche critique du Front de Gauche ? C’est pourquoi J.L. Mélenchon a été très clair lors du meeting de clôture du remue méninges : le PG est pour une présence autonome par rapport au PS au 1er tour des municipales en s’associant si possible avec d’autres composantes de la gauche, écologistes compris, pour peu que ce soit « sur un programme de rupture ».
Il faut savoir également afin de penser les divergences entre le PCF et le PG du moment, que la position du PG quant aux municipales a été arrêtée lors de son congrès, ce qui signifie qu’elle ne changera pas, alors que la décision du PC se prend toujours localement du fait de son organisation fédérale.
Nous avons donc à Grenoble deux scénarios encore ouverts:
- Le Yalta d’agglomération explicité ci-dessus prévaut encore en ce qui concerne le PCF grenoblois pour cette échéance municipale.
- La ligne d’autonomie vis à vis du PS, et d’ouverture à d’autres organisations, notamment écologistes, que le PG, entre autre, soumet à l’ensemble du FDG. Si elle est choisie par les militants communistes, l’ensemble du FDG, sous réserve d’un programme vraiment à gauche, serait peut être alors disponible pour la construction d’une majorité municipale alternative à Grenoble.
En conclusion nous pouvons dire à cette heure qu’il n’est pas exclu que certaines composantes du Front de Gauche, voire sa totalité, participe de la construction d’un large rassemblement avec pour objectif le renversement de l’équipe municipale actuelle, seul moyen de mettre en œuvre une véritable politique municipale de gauche et écologiste.
A suivre…
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