Esplanade : la langue de bois de la majorité vs un débat ouvert avec les citoyens

Publié le 21 décembre 2013

Le tribunal administratif a annulé la révision simplifiée du Plan Local d’Urbanisme (PLU) du secteur de l’Esplanade. Pour deux motifs : une faute de procédure, et au fond une interdiction de construire des immeubles de trop grande hauteur dans ce site particulier pour protéger le patrimoine paysager. La majorité municipale (J. Safar en tête) essaye de faire croire que cela n’a pas grande importance, que 70 % de leur projet peut se faire avec l’ancien PLU. Mais elle a tout tenté pour que le tribunal ne se prononce pas avant l’élection municipale et ne donne pas raison aux requérants, comme quoi c’était très ennuyeux pour elle de se faire retoquer son projet.

Si on les prend au mot cela signifie qu’ils se « contenteraient » maintenant de 700 logements à construire. C’est justement le chiffre qu’avançaient des opposants au projet lorsqu’ils ont fait une contre proposition, ce qui prouve bien qu’un tel chiffre était tout à fait réaliste ! Car, notons-le, contrairement à ce que dit la majorité municipale, les opposants savent faire des propositions crédibles !

Ce jugement est donc déjà une grande victoire pour ces Grenoblois qui participent au Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes, face au projet originel de la majorité Destot-Safar. La majorité n’a donc pas pu imposer ses vues, elle a clairement perdu cette manche. Les opposants ont montré qu’ils avaient raison et qu’ils étaient plus qualifiés pour gérer cette ville que le cartel de partis au pouvoir.

Le plus intéressant, c’est que ce jugement permet d’ouvrir le débat sur l’avenir de l’Esplanade pendant les élections municipales. La droite essaye de reprendre la main sur ce dossier, elle qui n’a rien fait pour s’y opposer à part en paroles, mais les Grenoblois demandent des actes.

La liste « Grenoble, une ville pour tous », menée par Eric Piolle prépare des propositions concrètes pour co-élaborer avec les Grenoblois un nouveau projet qui devra prendre en compte le besoin effectif de rénovation de ce site tout en respectant son histoire, ses singularités et le paysage de la Bastille.

La question du nombre de logements à des prix abordables, dont des logements sociaux, devra être débattue, tout comme les équipements publics nécessaires, les activités qui accompagneront cette rénovation-réhabilitation et la localisation des nouvelles constructions sur les 29 hectares de la ZAC. Avant tout chose il sera indispensable de réaliser un diagnostic précis de tous les besoins et de toutes les contraintes ce qui n’a jamais été fait. Par exemple, la Foire des Rameaux doit-elle y être maintenue, comme celle de la fonction parking d’entrée de ville, quelle circulation automobile acceptable dans ce quartier, quelles protections du patrimoine historique et du paysage… ? Et bien sûr différents scénarios doivent être mis au débat public.

Il faut faire l’inverse de ce qui a été fait, à savoir commander à un architecte de renom un projet ficelé plaqué artificiellement sur ce site sans prendre en compte les contraintes qui ont ensuite imposé des évolutions. Ce n’est que contrainte et forcée que la majorité a fait évoluer à la marge ce projet, sans remettre en cause les mauvais fondements de départ. Le choix de l’implantation de la ligne de tram a été imposé sans discussion car cela arrangeait le SMTC (maintenant ce sont les technocrates qui dirigent). La ligne est posée, il faut donc en tenir compte pour repenser les dispositions de ce quartier autour de cette ligne de tram qu’ignorait le mauvais projet auquel les Grenobloises et Grenoblois ont échappé.

La voie est libre pour repenser autrement, de manière démocratique le réaménagement de l’Esplanade. Le concours d’idées est lancé !

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