L’enjeu de la Métro : un intérêt bien compris à coopérer

Publié le 3 mai 2014

logo MétroLe conseil communautaire de la Métro a élu son président Christophe Ferrari issu du Parti socialiste mais désigné au second tour par une majorité qui représente assez bien la diversité des réalités de la région grenobloise (commune centre et petites communes, communes urbaines et communes rurales, vallées et montagnes). Dans sa configuration en prélude de la Métropole qui verra le jour au 1er janvier 2015, la Communauté d’agglomération reste une entité hybride tant par le territoire régional couvert que par son statut. Nombre d’entités, notamment le Grésivaudan et les massifs se sont méfiées de cette création qui reste sur le plan du statut un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI) et non une collectivité territoriale de plein exercice, malgré, pour la première fois une désignation des conseillers communautaires par les électeurs au moment du scrutin municipal. La future Métropole ne pourra prétendre à ce statut qu’en 2020 si le scrutin universel s’applique pour la désignation des représentants. Pour le moment, la Métro et la future métropole serviront à la mutualisation de certaines compétences, souvent stratégiques (transport, économie, eau et assainissement, urbanisme etc.), de plus en plus nombreuses au fil du temps et qui doivent rester sous le contrôle des communes (mandatement des élus communautaires, contrôle de l’utilisation des mandats, toutes choses qui dans le passé ont plutôt été absentes). La Métro va procéder bientôt à la désignation de ses vice-présidentes et vice-présidents qui doivent être suffisamment nombreux pour se répartir les tâches et respecter les sensibilités, tout en resserrant l’équipe (un nombre entre 15 et 20 paraît raisonnable, plutôt que les 40 précédents!). Rappelons que la multiplication du nombre des vice-présidents ne signifie pas efficacité de l’action, la sectorisation des pouvoirs et des services ralentissant d’autant le processus de décision et la qualité de celle-ci.

Cette période 2014-2020 va être capitale pour le mûrissement de cette nouvelle entité régionale alors que le pays semble devoir s’acheminer vers une profonde réforme territoriale (régions, départements, intercommunalités) mais aussi un reformatage des services trop éclatés et fragmentés, une réalité dont on parle peu.

Les nouveaux élus de la commune de Grenoble n’ont pas souhaité candidater pour le poste de président, signal fort en direction des autres communes sur le fait que la ville centre n’entend pas piloter seule la Métro ; elle y aura cependant toute sa place, en particulier au sein de l’exécutif via des Vice-Présidences, et les élus grenoblois qui siègent à la Métro y veilleront et vu leur poids politique, rien d’efficace ne se fera sans eux. La Métro et la future Métropole n’étant pas des collectivités territoriales, la question des cumuls d’exécutifs ne se pose pas de la même façon qu’avec le conseil général et le conseil régional. Comme nous nous y sommes engagés durant la campagne, les élus grenoblois ne cumuleront pas les 2 exécutifs Ville et Métro.

En revanche, il y a un risque certain que les compétences stratégiques étant transférées de plus en plus au niveau intercommunal ainsi que les organismes opérateurs, il ne reste aux communes qu’un pouvoir limité sur les compétences fonctionnelles et la proximité alors qu’elles seront en première ligne face aux habitant-es. Combien d’habitant-es fréquentent les guichets trop rares de la Métro ?

C’est une des raisons pour laquelle la Métro a vu la constitution d’un groupe représentant les petites communes face aux «ogres métropolitains». C’est sans doute la raison pour laquelle un grand nombre de communes des massifs n’ont pas rejoint ce groupement. Pourtant, tout le monde le sait ces petites communes à dominante rurale et touristique vivent de plus en plus de leurs interrelations avec les grandes communes urbaines. Avec la disparition programmée du conseil général qui a déjà perdu de facto la partie nord du département et le pays viennois orientés vers l’attracteur lyonnais, elles risquent de se retrouver à la fin du mandat 2014-2020 dans une position très inconfortable.

L’idée d’une région rurbaine, vallées et montagnes, correspondant à la partie montagneuse du département de l’Isère, inscrite pleinement dans l’arc alpin transfrontalier devrait rapidement faire son chemin dans les esprits pour construire une stratégie de développement soutenable facilitant cette transition écologique qui devient tous les jours une ardente nécessité. La commune de Grenoble et ses nouveaux élu-es, ouvertement en faveur de cette transition écologique auraient tout intérêt à se mobiliser sur des compétences communautaires porteuses de cette dynamique, par exemple ce que l’on appelle en Europe des stratégies intégrées de développement soutenable communautaire incluant les vieilles approches de la politique de la ville et de l’aménagement du territoire. L’intérêt bien compris de toutes et de tous au sein de cette cuvette, vallées et montagnes, est de coopérer.

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Un commentaire sur “L’enjeu de la Métro : un intérêt bien compris à coopérer”

  1. […] nous l’écrivions le 3 mai, l’architecture grenobloise et iséroise pourrait en être chamboulée, invitant les communes […]