L’asphyxie financière de la ville : en marche !

Publié le 3 octobre 2014

tirelireLe projet de loi de finance 2015 confirme l’organisation de l’asphyxie financière des collectivités et notamment des communes. La ville de Grenoble a déjà été fortement atteinte en 2014 en voyant les dotations de l’Etat diminuer de plus de 2 M€. Pour 2015 ce sera plus de 5 M€ de moins par rapport à 2014 et cette purge sera poursuivie en 2016 et 2017, soit en 4 ans une diminution de plus de 17 M€ sur un montant initial de 46 M€ en 2013 ! Le gouvernement explique que l’évolution naturelle des impôts locaux par l’inflation et l’augmentation du nombre de bâtiments soumis à l’impôt compensera cette baisse. Ceci est totalement faux puisqu’à taux constant l’évolution du montant des impôts locaux sera seulement de 2 M€ et non de 5 M€ à Grenoble.

Alors que la situation financière de Grenoble était correcte jusqu’en 2012, l’ancienne équipe a laissé filer les dépenses dès 2013, notamment en embauchant à tout va, ce qui a mis la ville en déséquilibre profond puisqu’il a fallu combler le trou par un nouvel emprunt de 13 M€ en 2014 (conseil municipal du 21 juillet). Tout l’effort fait par les contribuables grenoblois, lors de l’augmentation des impôts locaux en 2009, a été anéanti.

Le budget 2015 va être extrêmement difficile à construire puisqu’il doit répondre à trois exigences absolues :

  • réparer le passé en revenant sur les dépenses excessives en fonctionnement et en investissement.
  • affronter la baisse des dotations de l’Etat de 5 M€, en diminuant les investissements
  • penser à préparer les deux années 2016 et 2017 dès 2015 pour éviter la mise sous tutelle préfectorale en comprimant les dépenses de fonctionnement.

Les Grenoblois doivent comprendre exactement quelles vont être les conséquences du vote de la loi de finance sur le fonctionnement de leur service public municipal.

La facilité voudrait que les élus augmentent les taux des impôts locaux, mais l’engagement pris par l’équipe municipale est de ne pas les augmenter car ils sont trop injustes et ont atteint un niveau très élevé au moment où la politique d’austérité gouvernementale met de très nombreux ménages en grande difficulté pour boucler les fins de mois. Donc il reste à faire de fortes économies de fonctionnement et à diminuer l’investissement si on ne veut pas approfondir la dette qui est déjà conséquente.

La municipalité s’est engagée à présenter aux habitants divers scénarios budgétaires avant de voter le budget pour l’année 2015 et d’en débattre avec eux. Cela suppose qu’une information claire soit donnée en préalable sur l’état réel des finances en 2014. C’est le rôle de l’audit commandé par le maire au service financier de la ville qu’il faudrait rendre public dès qu’il sera finalisé.

Evidemment les divers scénarios envisageables seront beaucoup plus contraints que prévu, le débat public en sera d’autant plus nécessaire et une vision prospective sur 4 ans (de 2015 à 2018 inclus) est indispensable pour vérifier leurs pertinences.

La responsabilité de cette situation sera entre les mains des parlementaires s’ils votent la diminution de 3,7 milliards d’euros des dotations de l’Etat aux collectivités pour 2015. Contrairement à d’autres dépenses de l’Etat, ce sont des dépenses très utiles puisqu’elles permettent l’investissement public local (70% de l’investissement public total) qui est un des leviers principaux de création et de maintien de l’emploi.

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