Pour la création d’une commission « recherche-action » sur le maintien à domicile des personnes âgées dépendantes

Publié le 31 octobre 2014

VivreAuxVignesL’engagement n° 90 de la majorité municipale indiquait clairement la volonté de développer le maintien à domicile des personnes âgées et en particulier lorsque l’autonomie des personnes est atteinte. Pour les personnes non dépendantes, la question principale est la solitude.

Pour les personnes dépendantes, la solution des EPHAD n’est pas suffisante, jamais il n’y aura assez de places et c’est un marché aussi occupé par le privé.

La grande majorité des personnes ne souhaite pas être hébergée dans un EPHAD et préfère le maintien à domicile le plus longtemps possible. Pour que cette solution soit envisageable à grande échelle, il faut développer des services partagés afin de mutualiser les coûts et éviter une trop grande dispersion des services, le regroupement d’appartements doit être développé.

Grenoble a la chance d’avoir l’expérience des appartements regroupés à service partagés aux Vignes, qui donne des indications précises et concrètes sur ce type de solutions.

La vie de cette expérience n’est pas facile, se heurtant à des obstacles administratifs, financiers, d’organisation.

Il s’agit d’une œuvre commune Association Vivre aux Vignes, CCAS , ACTIS et l’intervention de l’ADPA.

C’est le moment de faire un diagnostic approfondi de cette expérience et prendre les bonnes décisions lui permettant d’avoir un fonctionnement pérenne et d’examiner comment ce type de structure pourrait se développer à Grenoble et dans l’agglomération et d’intégrer cela dans certains programmes immobiliers.

Pour cela le CCAS doit améliorer le dialogue avec l’association en rompant avec la situation passée.

ACTIS devrait examiner les possibilités de dérogation des seuils de ressources en cas de dépassement des ressources pour accéder au logement social ou voir comment déclasser certains logements (à quel coût et qui doit payer).

Le niveau de dépendance aux Vignes est le même que celui d’un EPHAD grenoblois, c’est à noter car parfois certains pensent que ce type de solution n’est valable que pour les personnes faiblement dépendantes.

Il faut aussi noter que la sécurité des personnes dépendantes est mieux assurée aux Vignes que dans un EPHAD, la permanence des services étant supérieure grâce à une permanence 24 h/24 et 7 jours sur 7 pour seulement 14 appartements alors que dans un EPHAD il y a beaucoup plus de personnes.

Autre avantage non négligeable,  les Vignes ne sont pas un établissement soumis à des règles de sécurité spécifiques et contraignantes, car les personnes sont chez elles, donc les contraintes sont moins sévères.

La restauration peut être collective et même ouverte à l’extérieur comme aux Vignes.

Être chez soi et non dans un établissement change beaucoup les rapports entre les personnes et les intervenants et pour les familles c’est radicalement différent puisqu’elles peuvent venir séjourner dans l’appartement qui est beaucoup plus vaste qu’une chambre d’un EPHAD.

La gestion associative et l’implication des familles aux Vignes est un plus indéniable dans la qualité de vie et dans les relations avec les professionnels qui interviennent.

Il y a plusieurs obstacles à lever :

  • Il faudrait que les professionnels de ce secteur arrêtent d’ignorer cette expérience unique et que les administrations réfléchissent positivement au lieu de mettre des bâtons dans les roues comme le fait le Conseil Général et parfois l’a fait le CCAS.
  • le nombre de logements regroupés. Il ne faudrait pas dépasser 17 ou 19 appartements pour conserver une dimension raisonnable.
  • Il faut une majorité de logements sociaux mais pas uniquement car un certain nombre de ménages potentiellement intéressés sont au dessus des seuils sociaux. C’est un des problèmes des Vignes où il faudrait déclasser certains logements. L’idéal serait que l’immeuble soit reconnu comme pouvant recevoir à la fois des personnes accessibles au logement social et d’autres ayant des ressources supérieures.
  • Il faut des logements adaptés. Ceux des Vignes sont des logements standards et non adaptés aux personnes handicapées, notamment les salles de bains.
  • Il manque une reconnaissance nationale de ce type de structure où les personnes sont chez elles et où les questions de mutualisation des services et de certaines ressources sont parfois délicates (par exemple l’APA ne peut pas être mutualisée et donc venir en aide pour rémunérer les services partagés). Il faut prévoir qui paye la vacance des logements quand il y a un décès. Actuellement c’est le CCAS.
  • Il faut imaginer des modes de gestion pérennes car la gestion associative a ses limites notamment les services partagés demandent une gestion rigoureuse.
  • Il faudrait faire une vraie évaluation des coûts (pour la collectivité notamment) en comparaison avec les EPHAD. Actuellement les comptes rendus financiers du CCAS sont trop approximatifs pour pouvoir tirer des conclusions solides. Pour accéder aux Vignes il faut avoir entre 1800 et 2500 € par mois (retraite + APA+APL).

La mairie doit prendre l’initiative avec la Métro de mettre sur pied un commission ouverte à tous les acteurs pour réfléchir à la promotion d’une politique efficace du maintien à domicile des personnes dépendantes afin de conserver une place aux anciens dans la vie des quartiers.

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