La préfiguration du budget 2016 de Grenoble

Publié le 13 novembre 2015

tirelireLundi 16 novembre, le conseil municipal de Grenoble va débattre des orientations budgétaires pour 2016, le budget primitif étant voté au mois de décembre. Les orientations sont malheureusement tragiques vu les contraintes liées à la baisse très violente des dotations de l’Etat débutée en 2014, puis amplifiée en 2015, poursuivies en 2016 et au moins jusqu’en 2017. Il y a une obligation pour la ville de baisser fortement et rapidement les dépenses de fonctionnement et d’investissement, sinon c’est la mise sous tutelle de l’Etat qui imposera des hausses autoritaires d’impôts.

Cela ne s’était jamais produit avec une telle violence depuis l’après-guerre. Rappelons que face à une toute petite baisse des dotations de l’Etat (-0,2 M€ entre 2007 et 2008), l’ancienne majorité s’était autorisée à augmenter les taux des impôts de 9 % fin 2008, après avoir promis de ne pas les augmenter pour se faire élire. « Cette hausse est motivée par la volonté de maintenir la qualité du service public local face à la forte dégradation de l’environnement économique international et au désengagement croissant et durable de l’Etat. » (Document de présentation du budget 2009 de Grenoble).

En 2012, puis 2013, l’ancienne équipe a augmenté de manière inconsidérée les dépenses de fonctionnement et a mangé toute l’épargne obtenue par les augmentations des impôts.

La nouvelle majorité a promis de ne pas augmenter les taux des impôts, elle tient cette promesse malgré les baisses violentes des recettes, car le niveau des impôts à Grenoble est le plus élevé des grandes villes et que ce sont des impôts injustes. Conséquence il y a obligation de baisser fortement les dépenses ce qui va pénaliser de nombreux services publics rendus aux habitants.

Pour équilibrer ce budget, il est prévu de demander des efforts à tous les Grenoblois : le personnel municipal qui travaillera avec moins de moyens et moins de postes. Les élus qui après avoir diminué leurs indemnités vont poursuivre la diminution du train de vie de la ville, les associations dont les subventions ne peuvent pas être maintenues au même niveau…

Les choix politiques derrière les chiffres du budget sont clairs et correspondent aux engagements électoraux de la liste du Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes, « Grenoble, une ville pour tous ». Les efforts sont proportionnés et les priorités sociales maintenues pour ne pas ajouter à l’austérité générale une austérité locale. Mais évidemment les services publics sont négativement impactés.

Les orientations budgétaires prennent en compte les transferts de charges à la Métro en diminuant d’environ 11 à 12 M€ les recettes et les dépenses. Avec la perte de presque 6 M€ dans les dotations de l’Etat, les baisses annoncées de recettes de fonctionnement atteindront environ 18 M€ par rapport à 2015.Les chiffres liés aux transferts ne sont pas encore définitifs, mais l’ordre de grandeur est celui-là.

Les investissements seront aussi fortement impactés, car en plus de la baisse de l’autofinancement, il y aura des baisses de subventions et d’autres recettes et comme la ville ne peut plus faire appel massivement à la dette, il y aura une baisse forte des dépenses d’investissement avec des conséquences très négatives sur l’emploi local.

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