Des changements de comportements obligatoires…

Publié le 22 janvier 2016

Coeur-metroOn reproche souvent aux politiques de ne pas avoir le courage d’attaquer les problèmes à la racine et de faire du clientélisme pour être réélus. A Grenoble et à la Métro les responsables politiques entendent répondre sans démagogie au défi majeur de notre temps qui est la limitation des dégâts du changement climatique qui vont aller en s’accélérant ainsi que la limitation de la pollution atmosphérique dont les agressions sur la santé sont maintenant prouvées.

Beaucoup de Grenoblois râlent contre les contraintes qui sont, ou seront, mises en place notamment sur la circulation automobile, les déplacements, le stationnement et certains projets immobiliers… Les décisions prises par la ville de Grenoble et la Métro se développent dans un but très précis valable à court, moyen et long terme : il s’agit de pouvoir continuer à vivre correctement dans notre ville et notre agglomération pour nous et nos descendants.

Il n’y a pas 36 solutions, il faut se persuader vite que cela exige des changements de comportement dans tous les domaines : politique, économique, social, environnemental et des changements des comportements individuels comme collectifs. Tout doit être pensé dès maintenant et pour des décennies pour sortir de l’économie carbonée afin de diminuer fortement les émissions de gaz à effet de serre et les pollutions pour sauvegarder la santé. Les contraintes vont devenir de plus en plus sévères et il vaut mieux réagir vite sinon le remède deviendra de plus en plus douloureux ou de moins en moins efficace.

C’est pourquoi il faut soutenir les politiques publiques qui vont dans le bon sens, c’est notamment le cas pour ce qui concerne la limitation de la pollution atmosphérique et la recherche des solutions qui diminueront les émissions de gaz à effet de serre par la circulation automobile, ainsi que la rénovation thermique des logements.

La limitation de la vitesse à 30 km/h va dans ce sens. Elle va demander des efforts car les habitudes sont tenaces. Mais ce ne sera pas suffisant, car il va falloir aussi limiter le nombre de déplacements en automobile en aidant au transfert rapide vers des solutions alternatives à la voiture :

  • Construire du logement près des gares de transports en commun et rendre les transports en commun efficaces (rapides et agréables), notamment en site propre ce qui réduit la capacité de circulation pour les voitures. Avec pour obligation de donner les moyens financiers au SMTC pour poursuivre le développement des transports en commun. Limiter l’étalement péri-urbain pour diminuer les déplacements pendulaires en voiture par un urbanisme bien pensé. Développer la télé-activité et le télétravail. L’économie circulaire, collaborative, les commerces de proximité…
  • Permettre d’utiliser le vélo dans de bonnes conditions et accélérer l’augmentation forte de sa part dans les déplacements d’où les idées de boulevards ou autoroutes à vélo et le développement des pistes cyclables, ce qui diminuera aussi la capacité de circulation des voitures.
  • On sait que les deux leviers efficaces pour contraindre le trafic automobile sont le ralentissement par la limitation du gabarit des voies et le stationnement en le limitant ou en le rendant plus cher (sauf pour les résidents dont il faut favoriser la non utilisation de la voiture, donc permettre un stationnement facile de longue durée ou passer à l’autopartage).

Les décisions qui diminuent les capacités des voiries pour l’automobile vont dans le bon sens et doivent être défendues dans leur principe. Ainsi le refus de l’augmentation de capacité de l’A480 est un signal fort pour inciter certains automobilistes à changer de mode de déplacement. Toute recherche d’augmentation de capacité pour soi-disant limiter les bouchons, se conclue par une augmentation du trafic donc de la pollution.

Voir l’exemple d’une autoroute aux USA qui a été élargie à 26 voies de circulations et qui est de nouveau embouteillée !

http://rue89.nouvelobs.com/2016/01/06/plus-large-autoroute-monde-est-deja-bouchee-262729

Par contre ce qui est aussi obligatoire c’est le débat public avant les décisions opérationnelles afin que de plus en plus d’habitants partagent ces objectifs et participent à la recherche des solutions qui seront de toutes façon douloureuses. Il faut alors mettre les informations essentielles à disposition du public et pour l’instant cela manque sur deux dossiers importants : les autoroutes à vélo (quelles conséquences sur le plan de circulation dans la ville) et sur la politique du stationnement où les informations détaillées nécessaires à la décision ne sont pas accessibles.

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