Combien construire de logements pour maintenir la population à Grenoble ?

Publié le 19 février 2016

PLUDans le PLU actuel, l’objectif qui avait été affirmé en 2005 était de maintenir la démographie dans la commune de Grenoble. Cet objectif est partagé par l’équipe municipale actuelle qui entend corriger les excès du passé, notamment de la période 2008-2014 sous l’impulsion de MM. Destot, De Longevialle et Safar. Cette politique passée a vu la livraison de plus de 1000 logements familiaux par an avec pour conséquence une augmentation de la population qui est passée de 152 000 habitants entre 2006 et 2010 à plus de 160 000 en 2013. Grâce aux chiffres des recensements récents de l’INSEE, on peut estimer à environ 600 logements neufs par an le nombre de constructions neuves nécessaires pour maintenir la population à Grenoble.

Voici quelques données qui permettent d’approcher ce chiffre.

L’évolution du nombre de personnes par logement. Depuis de longues années il y a une diminution lente mais systématique du nombre de personnes par logement (vieillissement et veuvage, divorces et séparation, moins d’enfants par couple, etc.). Certains ont estimé que c’était en train de ralentir, il n’en n’est rien. Voir le graphique où la diminution se poursuit avec à peu près la même rapidité qu’avant.PersonnesLogement

Pour maintenir la population à environ 160 000 habitants il faut trouver 300 logements de plus par an.

Sur le parc existant de nombreux logements sont vacants pour diverses raisons. Voir le graphique qui indique une augmentation systématique de la vacance de 540 logements par an. Il s’agit d’une photographie au moment des recensements.Logements-vacants

Seule environ une moitié de ces vacances sont des vacances structurelles, c’est-à-dire des logements de plus en plus impropres à la location ou à la vente pour diverses raisons (mal entretenus, mal isolés, trop chers, ou promis à la démolition…). L’autre moitié consiste en des logements vacants car pas encore vendus ou loués (c’est la vacance frictionnelle). Le Rouge et le Vert avait fait un article détaillé sur ce point le 16 mars 2013 à partir d’une étude de l’Observatoire de l’habitat à la Métro (qui a été remplacé par l’OBS’Y).

Pour l’instant si cette situation perdure il faudrait compenser cette augmentation de vacance structurelle par environ 270 logements neufs par an. Il serait intéressant d’étudier de près ce phénomène d’augmentation continue de la vacance structurelle afin d’en comprendre les causes et de la diminuer ce qui impliquerait alors de moins construire pour maintenir la démographie de la ville.

Donc en première approximation il faut prévoir de construire environ 600 logements familiaux par an pour stabiliser la démographie de Grenoble, c’est-à-dire revenir à un rythme de construction plus modéré et proche de celui de l’ancien POS (645 logements familiaux livrés par an). Le PLU de 2005 avait été construit sur une hypothèse plus haute de 750 logements par an car la diminution de la population avant 2005 s’était accélérée. Mais la majorité entre 2008 et 2014 a construit plus de 1000 logements par an, ce qui était très excessif.

S’il y a 40 % de logements sociaux de construit dans les futures opérations, soit 250 logements environ, ce ne sera pas suffisant pour atteindre les 25 % de logements sociaux imposés par la loi, en 2025. La mairie va soutenir la transformation de logements non sociaux et bureaux, en logement sociaux. C’est difficile, car cela demande aux bailleurs d’acheter de nombreux logements dans le privé et dans le diffus (avec les difficultés de gestion que cela impose), à des coûts souvent excessifs. Et comme la ville est en grandes difficultés financières, les aides qu’elle peut apporter seront souvent insuffisantes. Mais la volonté est là de changer de manière très significative la politique de l’habitat à Grenoble.

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