Le département asphyxie les Missions Locales

Publié le 4 mars 2016

CDILes 11 Missions Locales de l’Isère ont fait une conférence de presse le 26 février devant le Conseil Départemental de l’Isère (CD38) pour protester contre la diminution de moitié des finances qui leur étaient allouées. Le budget 2016 a décidé la suppression de la subvention de fonctionnement de 700 000 € et de la remplacer par un financement sur appel à projet de 350 000 € ! Le CD38 transforme les Missions locales en prestataire de service au lieu de véritables partenaires du service public. Après la diminution des postes d’éducateurs de rue, cela n’augure rien de bon pour les jeunes de 16 à 25 ans en difficulté. Alors que dans la période actuelle l’action sociale devrait être une grande priorité, la droite départementale préfère augmenter le budget des routes et couper dans les budgets sociaux.

Voici le communiqué de presse des Missions locales :

« Toutes les Missions Locales de l’Isère alertent sur la suppression des moyens du Conseil Départemental : Grenoble, Grésivaudan, Alpes Sud Isère, Sud Isère, Isère Drac Vercors, Voiron, Sud Grésivaudan, Saint Martin d’Hères, Bièvre Valloire, Isère Rhodanienne, Nord Isère.

Les Missions Locales qui ont été créées en 1982, suite au rapport de Bertrand Schwartz à la demande de Pierre Mauroy, premier Ministre concernant la situation des jeunes qui sortent du système scolaire avec peu ou pas de diplôme et pas de qualification professionnelle. Elles s’adressent aux jeunes de 16 à 25 ans. 34 ans après, les Missions Locales sont toujours là et de plus en plus sollicitées.

On sait ce qu’il est advenu de l’emploi en France et ailleurs : disparition progressive des emplois du secteur industriel, des qualifications de plus en plus importantes, qui nécessitent des formations adaptées pour notamment tout le secteur informatique et numérique maintenant.

Des jeunes quittent le système scolaire, soit à 16 ans, ou même à 18 ans, ils ont de grandes difficultés à s’insérer sur le marché du travail.

Les Missions locales, font tous les jours preuve, d’efficacité pour redonner l’envie de se remettre en quête d’un emploi ou d’une formation, grâce à un accompagnement spécifique des conseiller-ères emploi de toutes les Missions Locales. Ce sont 25400 jeunes accompagnés en Isère, dont 14500 accèdent à un emploi, à une formation grâce à notre réseau d’entreprises et de partenaires. Les Conseillers-ères assurent un encadrement collectif sous forme d’ateliers ou d’entretiens individuels, selon un rythme régulier et décidé avec le jeune.

Les financements sont principalement issus de l’Etat, de la Région, des EPCI et des communes. Jusqu’en 2015, le Conseil départemental apportait également une aide substantielle, pour des missions dont certaines relèvent des services sociaux, mais aussi parce qu’il est dans le rôle des Départements d’apporter une aide à l’insertion des jeunes, et notamment pour les 16/18 ans.

En 2015, le Conseil départemental était un acteur de l’insertion et les Missions Locale, des partenaires. Pour le budget 2016, le Conseil départemental de l’Isère a pris la décision sans aucune concertation préalable, de diviser par 2 les aides à toutes les Missions Locales du département. L’aide au fonctionnement de 700 000 € est supprimée. Le département considère les Missions Locales comme des prestataires de services et vote un budget de 350 000 € qui seront alloués, en réponse à des appels à projets et sans réelle certitude de percevoir ces montants.

Après avoir été reçues, les Missions Locales ont expliqué les difficultés que cela entraîne pour chacune des structures, principalement dans un premier temps la suppression de 11 postes de Conseillers Emplois.

En conséquence, nous voulons alerter la population de l’Isère, les Parents, les Jeunes, qui viennent en nombre croissant dans les Missions Locales, n’auront plus le même service, notamment avec des délais de réception à plusieurs semaines.

Est-ce ainsi que le Conseil Départemental entend conduire sa politique sociale et de solidarité envers la jeunesse ? Le plus sûr moyen de lutter contre la radicalisation est l’insertion par l’emploi et la formation. Mais pour ces jeunes, dont certains sont des décrochés du système scolaire, il est nécessaire d’apporter un peu d’attention et les aider à retrouver l’envie de s’insérer dans la société.

Les conseiller-ères des Missions Locales ont cette compétence et le savoir-faire pour l’insertion, encore faut-il ne pas leur supprimer « le pouvoir d’agir ».

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