L’incident grave qui a été connu vendredi 18 mars à Vif concernant une pollution de l’eau potable a provoqué une épidémie importante de gastro-entérite. Il y avait environ 7300 personnes alimentées par cette eau. Cela doit entrainer des améliorations dans le contrôle de la qualité de l’eau potable. En effet, alors que la population se plaignait d’une épidémie de gastroentérite visiblement due à la pollution de l’eau, la Métro a d’abord démenti bien que n’ayant pas de résultats d’analyse et étant confiante dans la qualité du traitement de l’eau par ultraviolet…
Le directeur de la régie métropolitaine en charge de ce service public a en effet déclaré : « Nous n’avons constaté aucune coloration de l’eau et nous rappelons qu’elle est désinfectée par un système d’ultra-violets très performant. Nous avons en outre et par précaution ajouté un peu plus de chlore. Depuis, les services n’ont rien vu d’anormal ».
Mais devant l’insistance des habitants, la Métro a fait procéder à une analyse dont le résultat a été rendu public dimanche 20 mars qui donnait raison aux habitants, d’où le communiqué de la préfecture du même jour, interdisant de boire de l’eau délivré par le service public.
« Épisode de pollution du réseau d’eau de VIF et LE GUA
Vendredi 18 mars, suite à un signalement d’un nombre élevé de gastro-entérites à l’EHPAD Etablissement hébergeant des personnes âgées dépendantes de Vif (15 gastros sur 52 résidents), par le médecin coordonnateur de cet établissement, et à l’information d’un absentéisme important au collège de Vif, l’Agence Régionale de Santé a demandé à l’exploitant du réseau d’eau de procéder à un auto-contrôle de la qualité de l’eau distribuée.
Les résultats ont été connus ce dimanche 20 mars et montrent une importante contamination microbiologique sur les communes de VIF et LE GUA (environ 4000 habitants).
En conséquence, la préfecture vous informe des recommandations sanitaires et comportementales à suivre dans le cadre de cet événement :
- ne pas consommer cette eau, sauf après ébullition de 2 minutes, pour la boisson, la préparation des aliments, le brossage des dents ;
- une distribution d’eau embouteillée va être assurée dans les communes concernées ;
- En cas de diarrhées ou vomissements appelez le 15.
Des mesures correctives nécessaires au rétablissement d’une eau de qualité conforme sont en cours. »
Il faut tirer les conséquences d’un tel évènement pour que le service public soit beaucoup plus réactif. La construction de la régie prend du temps et elle n’a pas su profiter des hautes compétences des personnels de la SPL issue de la régie grenobloise, rompus à la surveillance de tous les instants de la qualité des eaux. Dans ces questions de santé publique il est essentiel d’avoir des procédures éprouvées et des personnels formés à ces procédures.
On voit que la protection des zones de captage est un élément essentiel pour conserver une eau de haute qualité et qu’il faut donc que la collectivité publique décide des investissements essentiels à faire à ce niveau. Par exemple, le site exceptionnel de Rochefort qui assure une eau naturellement pure et de haute qualité doit recevoir les financements nécessaires à sa sauvegarde.
La pollution n’est pas due au fait que le service aurait été délaissé ces dernières années ; la Chambre Régionale des Comptes, le 12 septembre 2014, juste avant le passage du service à la Métro estimait que le service fonctionnait bien dans le cadre du SIVIG. Une pollution de ce type peut toujours arriver malgré les efforts faits, mais là où il faut améliorer le service de la Métro, c’est dans sa réactivité. Tous les outils existent, il faut les utiliser à bon escient.
Depuis jeudi soir, l’eau est redevenue potable, mais une semaine après l’incident, il n’y a toujours pas d’explication concernant l’origine de cette pollution et quelles bactéries étaient présentes dans l’eau distribuée à Vif et au Gua.
Pour suivre la qualité de l’eau potable de votre commune le ministère chargé de la santé édite sur son site internet les résultats des analyses du contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine.
