Le projet de ligne à grande vitesse « Lyon-Turin » n’est pas d’intérêt communal

Publié le 15 avril 2016

non-lyon-turinLe conseil municipal du 18 avril va décider que la Ville de Grenoble ne participera pas au financement du grand projet inutile : « Lyon-Turin ». En effet, il n’y a aucune raison pour que Grenoble paye pour un investissement qui n’a aucun intérêt pour la ville et ses habitants. Nous avons déjà expliqué que ce projet était inutile et beaucoup trop cher puisque la ligne actuelle passant par Modane pouvait absorber le trafic de fret entre la France et l’Italie.

Voici des extraits de la délibération proposée au débat du conseil municipal du 18 avril :

« Alors qu’en 2002, le département de l’Isère, la communauté d’agglomération Grenoble-Alpes Métropole et la ville de Grenoble devaient participer, selon une répartition à déterminer, à hauteur de 53,4 millions d’euros, l’enveloppe pour ces mêmes collectivités atteignait, en 2007, 129,72 millions d’euros. Aucune actualisation des données n’a été faite depuis. Or, si les protocoles avançaient 2,75 milliards d’euros en 2002, puis 4,4 milliards d’euros en 2007, les données les plus récentes évaluent à 11 milliards d’euros environ le coût de la seule partie française, l’ensemble du projet étant estimé en 2012 par la direction du Trésor à plus de 26 milliards d’euros.

La réalité des finances publiques ainsi que les incohérences du dossier commandent que l’ensemble des décideurs publics, localement dans les Alpes, à l ’échelle régionale mais également au niveau de l’Etat et de l’Union européenne, abandonne ce projet et concentre ses ressources sur les transports du quotidien, d’une part -en particulier la ligne TER Grenoble Lyon reconnue comme « malade » par la SNCF elle-même et sur des politiques volontaristes de report modal de la route vers le rail ou d’autres moyens moins polluants, d’autre part. Pollutaxe, autoroutes maritimes, nouvelle motorisation des trains, plateformes ferroviaires logistiques, restrictions de circulation pendant les pics de pollution… constituent une palette de solutions bien moins coûteuses et plus efficaces qu’une nouvelle infrastructure.

Il est proposé au conseil municipal de décider :

– de se retirer du protocole d’intention  » relatif à la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Sillon alpin et au tunnel ferroviaire de Chartreuse « , signé le 19 mars 2002 à Lyon et approuvé par le conseil municipal de Grenoble le 22 avril 2002, et du protocole d’intention  » pour la réalisation d’une première phase des accès au tunnel international de la nouvelle liaison ferroviaire Lyon-Turin et des liaisons entre Lyon et le Sillon alpin « , signé le 19 mars 2007 à Lyon et jamais examiné par le conseil municipal ;

– d’exprimer son opposition, en vertu de considérations démocratiques, économiques et environnementales, au projet d’une nouvelle liaison ferroviaire transalpine entre Lyon et Turin, en particulier le percement d’un tunnel international de plus de 50 kilomètres ;

– d’affirmer son soutien aux politiques de développement des transports en commun locaux et régionaux, ainsi qu’aux politiques de report modal immédiat de la route vers le rail en utilisant, modernisant et adaptant les infrastructures ferroviaires existantes »

 

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