A VIF, la gestion de l’épisode de contamination de l’eau potable est très critiquée

Publié le 6 mai 2016

robinet-qui-couleLe 28 avril a eu lieu une importante réunion publique à Vif sur la pollution sévère de l’eau qui a entrainé une large épidémie de gastro-entérite dans la population. Une très nombreuse assistance a pu participer à cette réunion dans laquelle l’exécutif de la Métropole (autorité organisatrice du service public de l’eau potable depuis le 1er janvier 2015) a présenté ses excuses.

Une citoyenne de Vif (Karine Maurinaux) a présenté un important travail d’investigation sur ce qui s’est passé et qui, démontre les multiples failles qui ont engendré cet important incident.

Elle avance les faits suivants :

« A partir du 15 mars les pharmaciens, les médecins et de nombreux Vifois ont alerté et informé l’agence Régionale de Santé, la Métro et la mairie d’une crise anormale de gastro-entérite, mais aucune action sanitaire n’a été mise en place.

Le 18 mars, fermeture du collège Massegu pour cause sanitaire suite à l’absence massive des élèves, énormément de commerces fermés pour manque de personnel et alerte des médecins de l’EPHAD d’une crise anormale de gastro-entérite. »

Dès ces alertes, le service de l’eau aurait dû conduire rapidement des analyses que la SPL Eau de Grenoble Alpes pouvait effectuer immédiatement, ayant toutes les capacités pour le faire, étant habituée à la surveillance constante des sites de production notamment de Rochefort.

La Métro pensant que le système de traitement aux ultraviolets et de chloration protégeait la qualité de l’eau d’une contamination biologique a cru que cela ne provenait pas a priori de l’eau du robinet. Alors que la chloration était très insuffisante vu l’importance de la contamination.

Le 19 mars une analyse est confiée à la SPL qui en 24 h découvre la présence d’une importante pollution bactériologique. La décision d’arrêt de la consommation d’eau du robinet est prise le 20 mars et la distribution d’eau en bouteille est organisée. Un traitement de choc au chlore est organisé sur le réseau de distribution pour le dépolluer. Le 24 mars l’Agence Régionale de Santé décide d’autoriser la consommation d’eau au robinet. Cette dernière est alors fortement chlorée, ce qui n’est pas satisfaisant pour de nombreux habitants.

Il s’avère que la source de l’Echaillon est très vulnérable car non filtrée, et atteinte par des infiltrations fécales chroniques. La pollution pouvant provenir de rejets de la station d’épuration ou du ruisseau du Fiarey dont la perte rejoint la source de l’Echaillon.

La Métro a pris des mesures pour éviter qu’une telle infection ne se reproduise (chloration forte de l’eau) et a lancé une étude (rendue mi-mai) pour examiner plusieurs hypothèses dont voici les premières estimations.

  • Sécurisation par ultrafiltration (filtrage membranaire) entre 6 et 12 mois
  • Raccordement à Rochefort entre 18 et 24 mois
  • Raccordement au site de production de Jouchy / Pré-Grivel (ex SIERG) de 24 à 30 mois
  • Forage dans la nappe du Drac : 3 ans

Lors de la réunion du 28 avril, le collectif d’habitant demande à la Métro de décider qu’à l’avenir le réseau de distribution de l’eau soit alimenté par l’eau de Rochefort qui est naturellement pure et bien surveillée par la SPL. De plus il demande que les factures d’eau ne soient pas payées. Mme Maurinaux poursuit son travail citoyen et propose de mettre en place un collectif regroupant des habitants motivés des 3 communes intéressées (Vif, le Gua, Varces).

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