Le Conseil municipal empêché de se tenir le 11 juillet

Publié le 15 juillet 2016
PertubateursConseilMunicipal

© Séverine Cattiaux – Place Gre’net

Lundi 11 juillet, comme à d’autres Conseils municipaux, un certain nombre de collectifs sont venus déposer des revendications auprès du maire et du Conseil municipal. Comme d’habitude ils ont pu s’exprimer contre le plan de sauvegarde des services publics locaux et déposer des pétitions contre les fermetures des bibliothèques. Par contre un groupe déterminé à perturber le déroulement du conseil s’est introduit d’abord dans le public (une petite dizaine) munis de sifflets et vociférant des slogans qui couvraient les discours. Au bout d’une heure, ils ont accepté de sortir mais ils ont alors pénétré en force dans la salle du conseil, accompagnés d’autres militants dont des militants connus du PS et des responsables des Républicains 38, de certains syndicalistes et de membres des collectifs contre la fermeture des bibliothèques.

Le conseil a donc été arrêté et reporté au 18 juillet. Les militants qui menaient l’opération avaient des revendications qui allaient bien au-delà de la contestation de la politique municipale, s’en prenant à tous les élus, exigeant leur démission, sans se prononcer sur les vrais responsables de la purge imposée aux collectivités locales par le gouvernement.

Evidemment les oppositions au lieu de condamner clairement cet envahissement, ont mis de l’huile sur le feu en déclarant le maire responsable de cette situation, alors même que certains de leurs militants participaient à cette action ! Leur stratégie est maintenant très claire : s’allier entre PS et LR comme le montre la lettre commune de J. Safar et M. Chamussy au maire et les actions de leurs militants et tenter de bloquer le fonctionnement même de l’activité municipale en espérant une hypothétique disparition de la majorité municipale.

C’est le moment où les citoyens doivent se ressaisir des fondamentaux de notre démocratie et de notre république. On peut trouver que la démocratie représentative est insatisfaisante mais elle fait partie de nos règles et dans un état de droit cette règle est une protection contre tous les arbitraires.

C’est au Conseil municipal de décider des affaires de la commune par ses délibérations (article L 2121-29 du code général des collectivités territoriales). S’il ne le fait pas dans le respect des lois et des règlements, tout citoyen, tout élu peut en appeler à la justice.

Le conseil municipal du 11 juillet avait de nombreuses subventions à voter pour diverses associations, espérons que le retard imposé par le report des décisions du fait de la violente interruption ne soit pas trop pénalisant pour les bénéficiaires de ces crédits.

Comme lors des manifestations contre la loi Travail, l’irruption des agitateurs a beaucoup décrédibilisé les actions syndicales. Par ailleurs la grande majorité du personnel municipal comprend la nécessité d’agir pour éviter la mise sous tutelle préfectorale. Les revendications des collectifs sont passées au second plan derrière les actions des activistes radicaux qui ont promis de le refaire. Si l’ensemble des élus et des formations politiques républicaines et les organisations syndicales ne dénoncent pas ces agissements inadmissibles, il deviendra très difficile d’avoir des débats politiques. C’est ce que cherchent ces groupes qui veulent démontrer que les institutions républicaines ne fonctionnent plus. Si la solution n’est pas de tenir les conseils sous la protection de la police il n’en demeure pas moins que le conseil doit pouvoir se tenir et délibérer.

Il reste à l’ensemble des organisations politiques, syndicales et associatives qui se réclament de la République de condamner fermement ces agissements inadmissibles.

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