Une rentrée politique grenobloise dominée par la préparation du budget 2017

Publié le 2 septembre 2016

Hotel de ville de GrenobleDepuis la découverte de l’état réel des finances de la ville laissé par l’ancienne équipe, la majorité municipale n’a pas arrêté de se mobiliser pour trouver les meilleures portes de sortie de la situation extraordinaire à laquelle elle était confrontée.

Il s’agit d’une situation extraordinaire car jamais les équipes municipales précédentes n’ont eu à faire face à une telle situation : épargne en berne au moment même où la politique gouvernementale a décidé de diminuer de manière très violente la dotation aux collectivités. La première phase de résistance a été d’éviter la mise sous tutelle du préfet et de la Chambre Régionale des Comptes en freinant fortement la dérive des dépenses qui était en marche, notamment en bloquant l’augmentation des dépenses de personnel et en recherchant rapidement les économies possibles dans le fonctionnent quotidien de la ville et en refusant la facilité qui aurait été d’augmenter les taux des impôts locaux. Cette première phase s’est traduite dans les budgets 2015 et 2016, avec une difficulté supplémentaire due au passage en métropole.

Mais la situation n’est pas tenable sur le court et long terme car il faut encore absorber des baisses des dotations en 2017 et des augmentations imposées par des décisions gouvernementales non compensées et la ville n’a plus l’épargne suffisante pour lui permette d’investir pour préparer l’avenir notamment pour les capacités d’accueil des scolaires, sauf d’entrer dans une spirale très dangereuse de financer ces dépenses par la dette qui deviendrait vite étouffante d’où une nouvelle mise en tutelle.

La seule porte de sortie était donc de reconsidérer l’ensemble de l’activité municipale et d’examiner dans le détail comment refonder un périmètre d’action nouveau avec un contenu des missions renouvelé afin que financièrement la ville puisse retrouver un équilibre préservant l’avenir, d’où la proposition de plan de sauvegarde qui restructure l’ensemble de l’activité municipale dans les deux ans qui viennent. L’équipe municipale a tiré à plusieurs reprises publiquement le signal d’alarme auprès des habitants en se mobilisant avec les autres communes pour demander au gouvernement d’arrêter cette politique d’austérité suicidaire, et la journée sans service public du 25 novembre dernier pour bien faire comprendre que les conséquences de cette politique seront douloureuses pour la gestion des services au public.

Pour retrouver un équilibre financier acceptable fin 2018, il est indispensable d’économiser 14 M€ dans le fonctionnement de la ville : absorber les nouvelles pertes de recettes (3M€ de Dotation Globale de Fonctionnement venant de l’Etat) et les nouvelles charges (3,3 M€) et ramener l’épargne nette à zéro soit une économie de 7,7 M€. Pour atteindre un tel objectif en deux ans il faut diminuer les dépenses de gestion de 7 M€ en 2017 et encore de 7 M€ en 2018. Le plan de sauvegarde est pour l’instant chiffré à une somme un peu inférieure à cette nécessité, mais il s’en approche.

Il faut bien mesurer l’ampleur des efforts qui doivent être menés afin de retrouver un équilibre financier correct. L’ancienne équipe a laissé dériver de 12 M€ les dépenses de fonctionnement sans aucune justification ce qui a mangé l’épargne de la ville et les baisses des dotations auront atteint 17 M€ fin 2017, il aura fallu que la nouvelle équipe absorbe au total un choc de 29 M€ en 4 ans.

Il s’agit maintenant de préparer le budget 2017 conformément aux engagements pris et tenus jusqu’à présent de débattre des choix budgétaires avec la population. Pour cela il faut proposer différentes solutions qui permettent aux habitants de s’exprimer sur des grandes options. Notamment il y a l’option non retenue par la majorité municipale d’augmenter les impôts locaux qui sont déjà très élevés et injustes socialement, cette option est soutenue par l’ADES. Mais il est important que les habitants expriment leurs choix et certains pourraient proposer d’augmenter les impôts plutôt que de réduire le périmètre d’action de la ville en acceptant un plan de sauvegarde.

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