Politique sociale et CCAS

Publié le 30 septembre 2016

CCASLors du Conseil municipal du 26 septembre, le CCAS a présenté son rapport d’activité pour l’année 2015. La majorité a beaucoup insisté sur le fait que la politique sociale ne pouvait pas se cantonner à l’action sociale portée par le CCAS, mais qu’elle irriguait l’ensemble des politiques publiques : scolaires, éducatives, culturelles, sanitaires, sportives, environnementales… De plus le CCAS offre des activités qui ne font pas partie de l’action sociale, mais de droit commun, par exemple les crèches.

Ce rappel était très utile face à la charge de M. O. Noblecourt qui ne voit la politique sociale que par l’entremise du CCAS. Il faut dire qu’il en avait fait son fief lors du dernier mandat. Pour lui, toucher à un cheveu du CCAS est antisocial. Pourtant il devrait se rappeler que sous son règne, il y a eu de nombreuses restructurations dont une fermeture d’un foyer logement (les Gentianes) et que cette fermeture allait permettre d’améliorer le service d’ensemble (tiens ça rappelle le plan de sauvegarde actuel !). A ce propos l’intersyndicale (CGT-CFDT) avait écrit une lettre le 12 juin 2012 où on lisait :

« Deux motifs sont avancés par le vice-président, Mr Noblecourt pour justifier cette nouvelle organisation : un déficit de 1 million d’euros et la nécessité de faire évoluer ces espaces vers des lieux de vie sociale ouverts sur les quartiers et les territoires.

Pour réaliser cette évolution, la direction propose :

  • une réduction progressive du nombre d’ASPA (agent spécialisé personnes âgées)
  • la transformation des postes d’aide-soignant en poste d’AMP (aide-médico psychologique)
  • la suppression des infirmières dans les LFPA pour les rattacher au CSI (Centre de soins infirmiers)
  • la réduction du temps de travail du tandem secrétaire et direction
  • une organisation du travail de 35 h réparties sur 6 jours (1 samedi sur 2). »

Il faut rappeler que la Chambre Régionale des Comptes (novembre 2012) était très critique sur la gestion du CCAS de l’époque

« Le CCAS connait une dégradation continue de sa situation financière que les récentes mesures de rationalisation des implantations entreprises en 2009, conjuguées à la hausse de la subvention de la ville de Grenoble, notamment en 2010, ne sont parvenues que partiellement à redresser. Le CCAS indique poursuivre les efforts de gestion et de rigueur engagés depuis 2008 par une prospective financière 2011- 2014, qui devrait lui permettre de maîtriser la situation. »

Rappelons que M. O. Noblecourt a laissé une ardoise en 2014 (non budgétée) pour ses successeurs qu’il a fallu absorber dans une situation financière beaucoup plus difficile.

On croit entrevoir sans ses propos que le CCAS pourrait par ses actions limiter la casse sociale qui s’est accélérée depuis la crise de 2008, comme si l’action municipale pouvait peser sur les politiques macroéconomiques du pays et les revenus des ménages. Les analyses des besoins sociaux (ABS) réalisées par le CCAS, notamment pour les années 2013 et 2015 donne des indications sur l’évolution de la pauvreté à Grenoble qui sont corrélées très étroitement aux évolutions nationales. Le taux de pauvreté national a augmenté de 10 % entre 2008 et 2012. A Grenoble la même évolution s’est produite : le nombre de ménages sous le seuil de bas revenus a augmenté d’autant.

L’ABS 2013 signale : « On peut également appréhender la situation de ménages qui, s’ils ne bénéficiaient pas des aides de la CAF, seraient sous le seuil de bas revenus. Ces ménages « fragiles » sont 4 366 sur Grenoble en 2012 (soit 9 705 personnes). » Ils ont augmenté de 2,6 % par an entre 2008 et 2012 soit 11% sur quatre ans.

Il en est de même sur l’évolution du chômage qui a augmenté plus vite qu’au niveau national. Donc la politique menée par M. O. Noblecourt au CCAS n’a pas changé la réalité des inégalités sociales à Grenoble. Les discours c’est bien, les actes c’est mieux.

Evidemment les aides sociales facultatives délivrées par le CCAS permettent aux ménages les plus précaires de survivre, mais elles ne peuvent pas remplacer une politique sociale beaucoup plus large, en premier lieu au niveau national.

C’est pourquoi la majorité consciente des limites de l’action municipale a décidé d’agir sur le reste à vivre des ménages par de multiples mesures rendant moins difficile l’accès aux services publics locaux par la mise en place systématique de la tarification sociale basée sur le quotient familial et surtout ne pas oublier que la non augmentation des taux des impôts évite d’alourdir un poste important lié au logement. La politique d’accès à l’eau mise en place par la Métro et la vigilance sur les tarifs de l’énergie notamment du chauffage urbain vont aussi dans le bon sens.

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