Politique de la ville, Contrat de ville et Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU) : lancement d’une dynamique de projet

Publié le 23 décembre 2016

Lundi 19 décembre 2016 au conseil municipal de Grenoble une décision stratégique a été votée concernant le Nouveau Programme National de Rénovation Urbaine, NPNRU comme on l’appelle, visant la mise en œuvre opérationnelle de la politique de la ville et du contrat de ville adopté en 2015, pour la période 2015-2020, par la Métropole, les 49 communes et l’ensemble des acteurs publics et professionnels.  Présentée par le Maire et Maryvonne Boileau en charge depuis le printemps 2016 de cette politique, cette délibération qui concerne l’ensemble du territoire de la Métropole, a été votée par une large partie du conseil municipal. Seul le FN a voté contre, la droite s’abstenant. Bref, quand il s’agit de l’essentiel, enfin les élu-es du peuple convergent et savent parfois voir où est l’intérêt commun pour Grenoble dans la Métropole.

Rappelons rapidement ce qu’est la politique de la ville et le NPNRU. Cette politique initiée il y a fort longtemps au niveau national par Hubert Dubedout, maire de Grenoble, a toujours eu depuis ses débuts en 1983, deux objectifs essentiels :

  • L’un explicite, l’inscription des territoires urbains les plus délaissés dans une stratégie de rattrapage ou de comblement des écarts de développement, En 2015, dans le cadre du contrat de ville dix territoires de cette métropole ont été retenus comme prioritaires (39 400 habitants) et dix ont été placés en veille active (42 452 habitants), soit 18,9% de la population totale de la Métropole. L’ambition est de tendre à une plus grande cohérence et cohésion du développement de la Métropole. Trois «piliers» ont été retenus pour cette politique : la cohésion sociale (dont la santé, l’éducation, la sécurité, les cultures), le renouvellement urbain et le cadre de vie, le développement économique et l’emploi, soit les trois dimensions du développement soutenable (social, environnement, économique) pour une métropole engagée dans une transition écologique équitable, viable et vivable. Une grande attention est accordée à l’égalité femmes/hommes et au genre, condition sine qua non de la réussite des politiques publiques.
  • L’autre objectif, implicite, mais non moins important, est d’utiliser cette stratégie et les projets très opérationnels pour impulser des changements nécessaires dans l’organisation politico-administrative de cette Métropole et des communes, ce que l’on appelle communément «l’usine à gaz» de la balkanisation communale, de l’empilement administratif et de la sectorisation des services. Difficiles à initier par décret, on voit ce qu’il en est du plan de sauvegarde et de la refondation nécessaire des services, ces changements doivent souvent être mis en œuvre par contournement des appareils institutionnels, par mise en réseau des acteurs sur des projets novateurs et par une mobilisation des «conspirateurs» des réformes et de leurs complices dans les institutions. Ainsi les territoires délaissées et les «risques» associés servent de point d’appui pour impulser de nouvelles manières de gouverner partout dans les communes et dans la Métropole.

Comme nous pouvons le constater, cette politique va fixer un cap essentiel pour le mandat en cours et ceux qui suivront tant au niveau communal qu’au niveau métropolitain.

La délibération votée lundi soir concerne le financement de la maitrise d’ouvrage (système décisionnel) et de la maîtrise d’œuvre (études) d’un des piliers de cette politique, le renouvellement urbain et le cadre de vie, sachant que les deux autres ne sont pas moins importants et ont déjà fait ou feront l’objet de délibérations particulières inscrites dans cette perspective. Le NPNRU porte sur quatre territoires de la Métropole, deux dits d’intérêt national qui englobe les quartiers autour de Grand’ Place (Village Olympique-Villeneuve à Grenoble, Essarts-Surieux à Echirolles) et deux dits d’intérêt régional (Mistral à Grenoble, Renaudie-Champberton à St Martin d’Hères). Elle engage la commune de Grenoble dans un protocole approuvé par l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine) pour organiser la maîtrise d’ouvrage du projet Villeneuve (142 500 euros subventionnés à 50% par l’ANRU) et la maitrise d’œuvre (études de sûreté urbaine, étude de préfiguration d’une agence du quotidien et le suivi animation du plan de sauvegarde du patrimoine pour un montant total de 242 620 euros). Cette délibération autorise le maire à signer ce protocole qui permettra véritablement d’étudier plus précisément, avec les habitants de ces territoires et les divers acteurs les projets à mettre en œuvre. C’est le véritable départ de cette nouvelle phase de la politique de la ville.

Au boulot, toutes et tous.

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