Délibération cadre sur la politique culturelle de Grenoble

Publié le 10 février 2017

Le conseil municipal du 6 février a adopté une délibération qui fixe le cadre de la politique culturelle pour les années à venir. L’adjointe aux cultures Corinne Bernard a d’abord rappelé la vitalité des pratiques culturelles à Grenoble, avec un héritage très riche des politiques culturelles successives, et indiqué que le budget consacré aux cultures était avec plus de 31 millions d’euros le deuxième après l’éducation (46,6 M€). Ces deux priorités montrent bien les priorités portées par la politique municipale.

Les oppositions ont critiqué cette délibération mais n’ont rien proposé comme alternatives.

Le premier message a été de rappeler que la mairie entend défendre la liberté de création et de programmation des acteurs culturels et que le rôle de la ville était d’accompagner les acteurs en respectant leur autonomie et indépendance. Alors que des villes de droite, trop influencées par le FN, s’ingèrent dans la programmation culturelle sur leur territoire, et après la polémique lancée ici par la fresque de Goin sur les violences policières, ce rappel était bienvenu.

Cet accompagnement se traduira par le diagnostic de projet, l’évaluation des organismes qui reçoivent des aides publiques pour leur contribution à l’intérêt général culturel. Et les cinq équipements culturels municipaux majeurs que sont le Musée, le Museum, les Bibliothèques, le Théâtre, le Conservatoire à Rayonnement Régional auront tous des projets d’établissement. Rappel : la MC2 est transférée à la Métro.

La ville sera attentive à la diversité des réponses aux besoins sociaux, en respectant les statuts des intervenants (public, privé ou hybride, professionnel ou amateur), la diversité des outils d’accompagnements (humains, techniques, financiers) et des projets.

La mairie propose maintenant une grille de lecture pour les demandes de subventions commune à tous les acteurs culturels (qualité artistique ou scientifique, ancrage local, relations avec les habitants, partenariats…), ce qui n’existait pas auparavant et constitue un gage d’équité dans le traitement des dossiers.

Le comité d’avis va être renouvelé, il « a été constitué pour mettre en débat les modalités de la décision publique en dialogue avec usagers, collectivités et personnalités qualifiées, les concertations sont réaménagées pour répondre aux problé­matiques propres à différents mondes de la culture, les dispositifs d’accompagnement proposés peuvent être remis à l’ouvrage, une démarche d’évaluation nous met chacun en posture de responsabilité. » Rappelons que ce système de comité d’avis pluraliste (inspiré de ce qui se fait dans des conseils régionaux mais innovant dans une ville) a permis en 2016 de subventionner en toute transparence et équité 118 acteurs culturels pour un total de 6,4 millions d’euros (77% de réponses favorables contre 58% en 2015).

Un document de 69 pages, annexé à la délibération, intitulé « Grenoble cultures, modalités d’accompagnement » donne toutes les indications nécessaires aux acteurs pour préciser comment participer au mieux à la riche vie culturelle grenobloise. Il y a tout un chapitre qui précise les modalités d’attribution des subventions.

Dans ce document on trouve aussi tous les détails des budgets de la direction des affaires culturelles pour les musées, le muséum, les théâtres, les bibliothèques, le conservatoire et les services communs en dépenses et en recettes, en fonctionnement et en investissement.

Une vingtaine de dispositifs de soutien aux acteurs culturels sont recensés, dont cinq nouveaux, tenant compte par exemple de l’évolution des pratiques.

Comme nous l’avons indiqué dans un article étudiant l’évolution du budget de la culture, on voit le souci de la préservation au mieux des multiples activités malgré l’austérité gouvernementale qui est imposée aux collectivités. Le tout en mettant en œuvre des orientations de politique culturelle permettant à tous d’accéder à la culture et d’aller à la rencontre de la création artistique : baisses ciblées des tarifs d’entrée, gratuité des transports pour les scolaires pour accéder aux musées, concerts gratuits à la salle Stekel (conservatoire), art dans l’espace public, refonte du « pass-culture » en « Envies de Culture » plus en lien avec les pratiques culturelles des habitants, …

La volonté d’ouvrir et de mieux partager les lieux, et donc les publics, est aussi affirmée : ouverture du Théâtre municipal à la création, accueil au Musée de Grenoble du Printemps du Livre (désormais ouvert aux auteurs de BD et illustrateurs), Salon du livre Alpin aux Rencontres du Cinéma de Montagne…

Cette affirmation forte d’une politique culturelle ambitieuse est appuyée sur l’annonce faite par Corinne Bernard de la décision de la majorité de ne plus baisser le budget global des subventions culturelles, ce qui permet de sécuriser le fonctionnement des acteurs structurants de la Ville, avec 7 conventions pluriannuelles qui leur sont proposées. L’excellence de leur démarche est reconnue au travers d’un partenariat fort avec les autres collectivités et l’Etat, et /ou leur action sur un territoire prioritaire : Le Magasin, L’Espace 600, La Cinémathèque, le Pacifique, Le Théâtre Prémol, Le Prunier Sauvage, Le Nouveau Théâtre Sainte Marie d’en Bas.

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