L’absentéisme dans les grandes collectivités

Publié le 10 février 2017

L’Association des DRH (directeurs des ressources humaines) des grands collectivités (ADRH-GCT) a rendu une étude sur « l’absentéisme dans les collectivités territoriales : mesures et pratiques ». Il n’y a pas de définition arrêtée de la définition du taux d’absentéisme. Il est en général obtenu en divisant le nombre total de jours d’arrêt par le nombre de jours qui auraient été travaillés par l’effectif moyen (équivalent à temps plein) déterminé à la fin de l’année. L’ADRH-GCT a pris comme définition : « l’absence d’un agent à son poste, dès lors que cette absence n’est pas liée aux droits légaux, statutaires ou découlant de dispositifs internes dont bénéficie l’agent tels autorisations spéciales, congés, RTT, formation, congé maternité… Sont en revanche comptabilisées dans l’absentéisme les absences pour raison de santé. ». Il faut donc être prudent quand on compare le taux d’absentéisme d’une collectivité à l’autre.


L’ADRH rappelle l’importance de la lutte contre l’absentéisme : « La résorption du phénomène, en outre, a deux objets :

– Un objectif de santé au travail : l’employeur a pour obligation d’assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale de ses employés. L’absentéisme est alors conçu comme le symptôme de conditions de travail susceptibles d’être adaptées pour favoriser le retour et le maintien en poste.

– Un objectif d’optimisation des ressources : l’absence d’un agent induit de nombreux coûts organisationnels et financiers. S’agissant des coûts financiers, et contrairement au secteur privé, les collectivités sont doublement pénalisées du fait de l’absence de leurs agents car ces derniers continuent d’être directement pris en charge financièrement par leur employeur, tandis que leur remplacement s’avère souvent nécessaire.

A Grenoble on peut estimer à plus de 10 millions d’euros le coût de l’absentéisme. Une étude de la fondation IFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) fait un palmarès des grandes villes pour l’année 2013. Grenoble se classe en 5ème position.

Villes Nombre de jours par agent en 2013
Amiens 39,9
Montpellier 38,3
Marseille 36,8
Avignon 35,1
Grenoble 34,8
Toulon 34,4
Nanterre 34,3
Nantes 33,9

En général, les fonctionnaires sont plus absents que les agents non titulaires de la fonction publique.

Il faut noter que l’absentéisme a beaucoup augmenté à Grenoble partir de 2012 pour atteindre un taux de 10,5% en 2013. Il s’est à peu près stabilisé depuis (chiffres issus des bilans sociaux de la ville). Un plan d’action a été construit en 2016 dans le cadre du CHSCT et, espérons-le, devrait donner des résultats en 2017. A Grenoble l’absentéisme pour « maladie ordinaire » représente un taux d’environ 6% et constitue, avec la baisse des Accidents du Travail (qui est engagée), une priorité d’action claire.

 Grenoble 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Taux d’absentéisme total 9,2% 9,2% 9,1% 9,7% 10,5% 10,4% 10,8%

 Le taux d’absentéisme dépend beaucoup de la catégorie des personnels : il est de 4,23% pour la catégorie A, de 6,11% pour la catégorie B et 13,85% pour la catégorie C. Il augmente régulièrement en fonction de l’âge.

Une étude de Sofaxis indique que le taux d’absentéisme a augmenté de 26 % en huit ans dans les collectivités, il s’agit donc d’un phénomène général qui touche toutes les collectivités et qu’il n’y a pas de solution miracle. Voir l’étude de l’ADRH pour les propositions à mettre en place.

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